Bons et mauvais points
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La publication par la Banque mondiale d’indicateurs de gouvernance concernant la période 1996-2006 montre que, depuis dix ans, le monde n’a globalement guère progressé en ce domaine. Parmi les critères retenus figurent, entre autres, le respect de l’État de droit, la stabilité politique, l’efficacité des pouvoirs publics et la lutte contre la corruption.
Certains pays comme le Zimbabwe, la Côte d’Ivoire, la Biélorussie ou le Venezuela obtiennent des résultats franchement médiocres. D’autres, en revanche, s’améliorent. Depuis 1998, le Kenya, le Niger et la Sierra Leone sont dans ce cas. « C’est la preuve qu’il est possible, y compris en Afrique, de faire des progrès significatifs en un laps de temps relativement court », commente Daniel Kaufmann, coauteur du rapport. Certains progressent plus particulièrement dans un domaine : l’État de droit pour l’Algérie et le Liberia ; la stabilité politique pour l’Angola, la Libye, le Rwanda et la Sierra Leone ; la lutte contre la corruption pour la Tanzanie.
Pour la Banque mondiale, la promotion de la bonne gouvernance est le meilleur moyen d’accroître l’efficacité de l’aide au développement. « Les données collectées nous incitent à conclure que les pays où la presse jouit d’une plus grande liberté ont également un gouvernement plus transparent, plus efficace et plus apte à réprimer la corruption », relève Kaufmann. À l’en croire, un pays qui améliore sa gouvernance enregistre, à terme, « un triplement de son revenu annuel par habitant ».
Cette vaste enquête couvre 212 pays et territoires, et se fonde sur une trentaine de sources de données. Cent vingt mille personnes ont été interrogées dans le monde entier, parmi lesquelles plusieurs milliers d’experts des secteurs privé et public et des représentants d’ONG. Pourtant, la publication de ce « baromètre » ne fait pas l’unanimité, loin s’en faut.
Neuf des vingt-quatre directeurs exécutifs de la Banque ont d’ailleurs écrit au président Robert Zoellick pour en contester les résultats. La Chine, la Russie, le Mexique, l’Argentine et cinq autres pays émergents estiment que l’institution est mal placée pour donner des leçons de bonne gouvernance, alors que Paul Wolfowitz, son ancien président, a été convaincu de népotisme et contraint de démissionner au mois de mai.
Les Argentins, par exemple, démentent que leur administration soit moins efficace qu’il y a dix ans, et les Chinois sont vexés de leur mauvais score en matière de démocratie. Mais ces critiques ne sont pas nouvelles : au mois de janvier, certains avaient déjà dénoncé le caractère à leurs yeux subjectif des enquêtes d’opinion sur lesquelles se fonde le rapport. Il est vrai que si celui-ci n’a aucun caractère officiel, il exerce une indiscutable influence sur les experts chargés d’évaluer les pays avec lesquels l’institution décide de coopérer.
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