Les « touristes » du 14 Juillet
Comme si les incertitudes planant sur le niveau de représentation des pays de la rive sud de la Méditerranée lors du lancement de l’Union pour la Méditerranée (UPM), le 13 juillet à Paris, ne suffisaient pas (voir p. 52), les services de l’Élysée annoncent que les participants au sommet seront conviés – à titre de récompense, sans doute – à assister au traditionnel défilé militaire du 14 Juillet.
Un vrai casse-tête protocolaire. Le Syrien Bachar al-Assad (dont la « présence vraisemblable », confirmée par Nicolas Sarkozy, suscite déjà une polémique franco-française), le Tunisien Zine el-Abidine Ben Ali, le Marocain Mohammed VI et le Libanais Michel Sleimane prenant place à la tribune officielle, sur les Champs-Élysées, au côté de l’Israélien Ehoud Olmert ? La photo vaudrait le coup d’il !
Pour sa part, l’Algérien Abdelaziz Bouteflika, qui attend un « complément d’éclaircissements sur le fonctionnement de la future UPM », pourrait ne pas participer au sommet – et donc aux festivités du lendemain. Quant au Libyen Mouammar Kadhafi, il a assez brutalement décliné l’invitation française.
Ce n’est pas la première fois que des chefs d’État arabes sont conviés à célébrer avec les Français leur fête nationale. Ce fut le cas, en 1999, de Hassan II (gravement malade, celui-ci décédera une semaine plus tard). Puis, en 2007, de Hamed Ibn Khalifa Al Thani, émir du Qatar, dont le fils et prince héritier défila au milieu des élèves de l’École militaire de Saint-Cyr. En revanche, ce sera la première fois qu’ils seront aussi nombreux. Un peu comme des touristes en goguette.
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