Nouakchott renie Vitol
Rien ne va plus entre Vitol SA et la Mauritanie. En l’espace de deux semaines, la société espagnole a essuyé de sérieux revers sur le marché pétrolier local. Le 4 janvier, les autorités de Nouakchott ont décidé de résilier le contrat signé le 7 décembre avec Vitol SA pour l’approvisionnement du pays en produits pétroliers sur deux ans. L’attribution de ce marché de plus de 450 millions de dollars avait certes donné lieu à une vive contestation de la part des soumissionnaires déboutés, mais le gouvernement mauritanien a défendu la régularité de l’adjudication. Sa dernière décision est donc justifiée par un autre motif : la compagnie ibérique n’a pas respecté une clause du cahier des charges qui l’obligeait à mettre en place un stock de sécurité de 44 000 m3 de carburants à Nouakchott et à Nouadhibou avant le 2 janvier. Dix jours auparavant, le gouvernement mauritanien avait dessaisi Vitol SA de la commercialisation de sa quote-part attendue sur l’exploitation du puits « Chinguitti », qui devra commencer le mois prochain. Mais, cette fois, le ministre du Pétrole et de l’Énergie, Mohamed Aly Ould Sidi Mohamed, a dû désavouer publiquement son conseiller qui avait paraphé cet accord le 13 décembre à Paris. La Mauritanie, qui fait son entrée dans le club des pays exportateurs d’or noir, importe encore toute sa consommation d’hydrocarbures. Sa facture s’élève à 160 millions de dollars pour quelque 500 000 tonnes par an.
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