Le grand embarras

Publié le 15 janvier 2006 Lecture : 1 minute.

La dégradation de la situation au Tchad et l’isolement croissant du président Idriss Déby inquiètent beaucoup Jacques Chirac. Au cours des dernières semaines, il s’est entretenu à plusieurs reprises, au téléphone, avec son homologue à N’Djamena. Mais la position de la France par rapport à cette crise est plus ambiguë qu’on ne le croit. Si Paris juge « intolérable » toute perspective de renversement du régime par la force et n’entretient donc « aucun contact » avec les rebelles de l’Est, il n’est pas question pour l’instant de se mettre à dos le Soudan en dénonçant son implication. Sur ce point, la France est sur la même longueur d’onde que les pays de la Communauté économique des pays de l’Afrique centrale (Cemac), qui, réunis récemment à N’Djamena, se sont refusés à incriminer les autorités de Khartoum.
Sur le plan des revenus pétroliers, Paris « encourage fortement » le Tchad à ne pas rompre les ponts avec la Banque mondiale, faute de quoi, explique-t-on au Quai d’Orsay, « les autres bailleurs de fonds, et in fine la France, seront bien obligés de s’aligner sur Paul Wolfowitz ». En filigrane pointe une vraie préoccupation : si le Tchad est déstabilisé, craint-on à Paris, « un effet domino est inévitable. D’abord, sur la très fragile Centrafrique ; ensuite, sur l’Ouganda et la région des Grands Lacs. »

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