Egypte : Fulla contre Barbie

Publié le 15 janvier 2006 Lecture : 1 minute.

Ses yeux bleux et ses tenues affriolantes n’attirent plus les fillettes du Caire. « Barbie », la poupée blonde, est boudée au profit de « Fulla », sa rivale à la peau basanée et à l’habillement pudique.

Depuis son irruption sur le marché du jouet, en 2003, Fulla, nom d’une fleur en arabe, fait un tabac dans l’ensemble du Moyen-Orient. Plus de deux millions d’exemplaires ont déjà été écoulés dans la région. Un tel succès ne tient pas seulement à ses prix (10 à 20 dollars), inférieurs à ceux de Barbie. Fabriquée en Chine et commercialisée par une société émiratie, la poupée brune épouse l’air du temps régional. Celui du divorce quasi-consommée avec l’Occident et de la montée en puissance des courants islamistes. « Fulla est proche de nos valeurs arabes : jamais elle ne découvre ses jambes ou ses bras », déclare un commerçant cairote à l’AFP.

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En Arabie saoudite, où Fulla, enveloppée dans son abbaya noire couvrant tout le corps à l’exception du visage, a vu le jour, les autorités wahhabites ont d’emblée pris fait et cause pour cette dernière. Elles ont interdit la vente de la « poupée juive Barbie » à laquelle elles reprochaient son habillement « honteux ». Au pays des Pharaons, le pouvoir n’est pas allé aussi loin. Mais il ne gêne en rien l’Egyptien Amr Khaled et le Yéménite Habib al-Jafri, qui, depuis des années, se relaient sur les chaînes de télévision religieuses financées par des richissimes Saoudiens pour promouvoir le respect des valeurs traditionnelles, y compris et surtout le port du voile. Une pratique désormais observée par les trois quarts des Egyptiennes et qui explique que les fillettes s’identifient volontiers à Fulla.

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