Chine : trop pourrait être trop
Publié le 15 janvier 2006 Lecture : 2 minutes.
La Chine est aujourd’hui la quatrième économie du monde, devant l’Italie, la France et la Grande-Bretagne. Et, qui plus est, elle se développe quatre fois plus vite que les numéros deux et trois, l’Allemagne et le Japon, et plus de deux fois plus vite que le numéro un, les Etats-Unis.
Le Japon est un pays relativement petit qui est devenu, après la Seconde Guerre mondiale, une économie de très grande dimension en étant très moderne. Pendant ces années-là, son produit intérieur brut (PIB) par tête égalait presque celui de l’Amérique, environ 30 000 dollars. Mais pour développer une économie hypersophistiquée, il fallait que tous les secteurs de la société japonaise soient modernes. Or il est apparu que beaucoup de pans de cette société, des banques au monde politique, ne l’étaient pas.
Il en va autrement en Chine. Son PIB par tête, même après les derniers calculs du Bureau national des statistiques, n’est que de 1 700 dollars. Tôt ou tard, il s’y posera les mêmes problèmes qu’au Japon. Mais auparavant, la Chine aura certainement réussi à multiplier par deux ce PIB, à 3 400 dollars par tête, ce qui la mettra au niveau du Brésil. Lorsque cela se produira, elle deviendra, du fait de son 1,3 milliard d’habitants, la deuxième économie du monde. La taille compte.
Bien évidemment, la Chine ne peut pas continuer à se développer à ce rythme. La croissance ralentit déjà – bien qu’on ne puisse qu’admirer une économie qui fait un atterrissage en douceur à 8,5 % ! Et même si son taux de croissance se stabilise à, disons, 7 %, la plupart des projections sur son futur rang dans l’économie mondiale restent valables.
Mon sentiment est que les problèmes qui se poseront à Pékin ne viendront pas de ses échecs, mais de sa réussite. La Chine s’est développée pendant trente ans à une allure que nul autre pays n’a jamais connue. Cela a été en grande partie possible parce que son gouvernement a systématiquement misé sur la croissance économique et fait tout ce qu’il fallait pour atteindre cet objectif. Mais une telle stratégie a ses inconvénients. On devrait commencer à s’en apercevoir en 2006. n
