Le « cerveau » cherche à devenir martyr

À Guantánamo, les organisateurs des attentats plaident coupables devant un tribunal militaire spécial.

Publié le 14 décembre 2008 Lecture : 1 minute.

Pour la première fois depuis l’ouverture de son procès, le 5 juin, devant le tribunal militaire spécial réuni sur la base américaine de Guantánamo, Khaled Cheikh Mohamed (45 ans), le cerveau des attentats du 11 Septembre, turban blanc et barbe grise hirsute, a été confronté, avec quatre de ses complices parmi lesquels le Yéménite Ramzi Ben al-Shibh, à neuf parents tirés au sort de quelques-unes des 2 973 victimes new-yorkaises. Cela ne l’a manifestement pas bouleversé.
D’abord, parce que les accusés étaient séparés de l’auditoire par une vitre de Plexiglas et que leurs propos n’étaient diffusés qu’en très léger différé pour laisser le temps à la sécurité de censurer les informations « classifiées ». Ce qui a beaucoup atténué l’intensité du face-à-face. Ensuite, parce que Khaled Cheikh Mohamed est un fanatique animé par une irrépressible pulsion de mort : il ne rêve que de martyre. S’il plaide coupable et assure sa défense sans l’aide d’un avocat, c’est, dit-il, pour « ne pas perdre de temps ».
Né dans la province pakistanaise du Baloutchistan, il a perpétré divers attentats antiaméricains avant de rencontrer Oussama Ben Laden, en 1996, et de lui soumettre son projet d’attaque contre le World Trade Center. Arrêté à Rawalpindi en 2003, il a été détenu dans diverses prisons secrètes de la CIA, avant d’être transféré, trois ans plus tard, à Guantánamo. Il ne fait aucun doute qu’il a été torturé, notamment par simulation de noyade, ce qui ne renforce pas la crédibilité de ses aveux. Les cinq coaccusés risquent la peine de mort, mais, Barack Obama ayant promis de supprimer les tribunaux spéciaux et de fermer Guantánamo au plus tôt, on ne sait trop si le procès ira à son terme.

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