Vos lettres et emails sélectionnés

Publié le 14 novembre 2004 Lecture : 4 minutes.

Botswana : vous oubliez les Bushmen ?
Le 31 octobre, Festus Mogae a donc été reconduit pour cinq ans à la tête du Botswana. Vous présentez ce pays d’Afrique australe comme un « modèle de démocratie et de croissance économique sur le continent » (« La semaine de L’intelligent », J.A.I. n° 2287). Peut-être, mais c’est oublier les Bushmen Gana et Gwi contraints par le gouvernement de ce pays de s’installer depuis 2002 dans soixante-trois sinistres camps. Les Bushmen n’ont qu’un objectif : retourner vivre sur leur territoire ancestral, la réserve du Kalahari central, pour y perpétuer leurs traditions et leurs coutumes de chasseurs-cueilleurs. En attendant, ils sombrent dans la misère, l’oisiveté et l’alcoolisme.
La réserve du Kalahari central apparaît comme un enjeu de taille dans la perspective de l’exploitation d’un sous-sol réputé riche en diamants et en uranium. Avec la culture bushmen, c’est une étincelle d’humanité de plus qui risque de s’éteindre. Les États-Unis
n’ont pas traité différemment les Indiens d’Amérique.

Et si on refaisait l’Histoire
Vous commémorez l’anniversaire du 1er novembre 1954. Je le comprends. Mais doit-on s’en souvenir comme d’un événement dont les conséquences ont été heureuses ou malheureuses ? La réponse n’est pas évidente, ni pour la France, ni surtout pour l’Algérie. Je me prends encore maintenant, à 75 ans, à rêver, comme je le faisais à 25 ans, à ce qu’aurait pu devenir une Algérie française bénéficiant d’une large décentralisation, d’une aide
technique et économique massive, et faisant partie de l’Union européenne Mais on ne refait pas l’Histoire.

la suite après cette publicité

Ils ont tué toute votre famille, racontez !
L’écrasante majorité des Européens jeunes ou vieux ne brillent pas par leur connaissance de l’Afrique. Cependant, tout le monde a entendu parler du Rwanda et du
génocide qui y a été perpétré. Les victimes qui ont survécu à ce massacre ressentent le besoin d’extérioriser ce qui les hante. Cela fait partie de leur thérapie. Mais ne faisons
pas du Rwanda un produit commercial ! Bientôt, les plateaux de télévision verront défiler des rescapés de Tchétchénie ou du Darfour parce qu’ils seront devenus stars du football, mannequins ou autres. Et les journalistes leur demanderont avec délectation : « Alors, ils
ont tué toute votre famille ? Racontez ! » En revanche, la plupart des médias manquent à leur devoir pédagogique et analysent trop rarement les mécanismes complexes qui produisent de tels crimes. D’autant que très peu de conflits politiques ont des racines uniquement locales.

Bourbier ivoirien
C’est avec soulagement que les nombreux patriotes ivoiriens ont appris la décision des
Forces de défense et de sécurité de libérer entièrement le pays. Ils attendaient ce moment depuis plus de deux ans. Mais les Français ont décidé de venir au secours d’une
rébellion à l’agonie. Sous le fallacieux prétexte du bombardement d’une zone de la Force Licorne à Bouaké, la France, qui hier refusait d’activer les accords de défense, décide
de sauver la rébellion ! Sommes-nous encore une colonie, voire une province française ? La France débute en Côte d’Ivoire son bourbier vietnamien.

Gbagbo: la fin ?
J’ai toujours pensé que Gbagbo était la cause majeure de la crise en Côte d’Ivoire. Faisant de la peur son capital politique, il a jeté de l’huile sur le feu en se comportant
comme un chef de faction. Il a divisé la Côte d’Ivoire. En s’attaquant à la France, il a signé son testament politique. Ses jours sont comptés. Les Jeunes patriotes ne le
mèneront nulle part. Ce ne sont pas les cris de jeunes gens manipulés qui redresseront l’économie de ce beau pays qui a tant servi d’exemple en Afrique francophone. Ce n’est pas le racisme anti-Français qui donnera du travail aux jeunes diplômés ivoiriens. Pour sa
reconstruction, la Côte d’Ivoire a besoin de paix et de stabilité.

Terrorisme d’État
Le terrorisme ? On ne cesse d’en entendre parler depuis le 11 septembre 2001 sans en donner la juste signification. Si ceux qui résistent à l’agression américaine en Irak sont
des terroristes, comment peut-on appeler Bush, Sharon et Blair ?

la suite après cette publicité

Dangereuses croyances
Ce siècle sera religieux, prédisait Nostradamus. Les guerres d’aujourd’hui ont l’accent des anciennes croisades. Bush se veut l’élu de dieu, et Ben Laden agit en son nom. Quand cesserons-nous de cautionner la guerre contre l’axe du Mal des évangélistes de la Maison Blanche ? Quand cesserons-nous de cautionner la « Guerre sainte » de Ben Laden ? Les deux hommes commandent de tuer au nom de Dieu. Ils jouent avec le sort de l’humanité pour quelques dollars et un peu d’idolâtrie. Leurs disciples sont nombreux. Les uns croient incarner le Bien et défendent le Mal, les autres servent le Mal et pensent agir pour le Bien.

L’écologie au service de la paix
Le prix Nobel de la paix a été cécerné à une écologiste. Contrairement à nos chefs d’Etat africains qui ne voient dans la paix que l’absence de guerre ou de tensions sociales, le jury du prix Nobel définit la paix comme un état de quiétude et de sérénité. Tant que l’on se sentira menacé parce que la planète se réchauffe, que les glaciers fondent et que les déserts progressent, on ne pourra pas, en effet, prétendre être en paix.

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires