Un plan pour museler la presse

Publié le 14 novembre 2004 Lecture : 1 minute.

L’occupation, depuis le 4 novembre, du siège de la Radiotélévision ivoirienne (RTI) participe d’un plan mis au point par une partie de la direction du Front populaire ivoirien (FPI), le parti au pouvoir, en vue d’une reprise en main de l’information. Outre la RTI, sous contrôle depuis que Jean-Paul Dahily, l’ancien secrétaire général de la station, a été désigné pour gérer l’information (voir J.A.I. n° 2287), il s’agissait de réduire au silence la BBC, RFI, Africa n° 1 et La Voix de l’Amérique. Dans la nuit du 3 au 4 novembre, l’émetteur permettant de capter ces stations a donc été détruit. Après quoi, les « Jeunes patriotes » ont consciencieusement mis à sac les sièges des journaux d’opposition (Le Patriote, Le Nouveau Réveil, 24 heures, Le Libéral, Le Front, etc.).
Parmi les dirigeants soupçonnés d’être à l’origine de ce musellement de la presse : Simone Gbagbo, l’épouse du chef de l’État, par ailleurs présidente du groupe parlementaire FPI ; Pascal Affi Nguessan, le président du parti; Mamadou Koulibaly, le président de l’Assemblée nationale ; et Assoua Adou, le ministre des Eaux et Forêts. En accord avec Sylvère Nebou, conseiller en communication à la présidence (et cousin de la première dame), ils auraient ainsi décidé de la mise en place de Dahily, encadré par les lieutenants-colonels Nathanaël Brouha Ahouma et Brunot Blé Dogbo, respectivement commandant de la Garde républicaine et commandant du Groupement de sécurité présidentielle. Depuis, tous les appels à manifester à Abidjan sont lancés à partir des studios de la RTI et de Radio Côte d’Ivoire.

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