Les leçons d’une élection

Nombreuses réactions à la victoire de George W. Bush, le 2 novembre. Petit aperçu du courrier reçu à la rédaction de J.A.I.

Publié le 14 novembre 2004 Lecture : 2 minutes.

J.A.I.partial
Fidèle lecteur de votre journal, j’ai constaté que vous avez traité de façon partiale les élections américaines. Vous ne parlez que de guerre dirigée contre le peuple musulman mais ignorez que le gouvernement Bush se bat pour la sécurité de ses concitoyens. Il y a parfois des dérives. Mais, bon sang, ce gouvernement lutte aussi pour sauver les vies humaines au Darfour !

W. a bien joué
Comme beaucoup de non-Américains, j’ai pensé qu’avec John Kerry à la Maison Blanche la politique étrangère des États-Unis serait revue. Malheureusement, nous avons oublié que les Américains ont été attaqués sur leur sol le 11 septembre 2001 et sont donc à jamais traumatisés. En axant son programme de campagne sur la chasse aux terroristes, George W.
Bush a touché le cur de ses compatriotes. La communauté internationale n’a pu appréhender l’impact de ces attentats pour les Américains. Dans nos fantasmes, nous avons oublié qu’après tout ce sont les Américains qui choisissent leur président et non les étrangers qui espéraient que Bush perdrait à cause de sa politique étrangère. C’est justement grâce à elle qu’il a gagné.

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La faute à Ben Laden
Par son apparition inopinée, Oussama Ben Laden a fait perdre John Kerry. Il a participé à faire élire le belliqueux George. W Bush en rappelant aux Américains le 11 septembre.
Ceux-ci avaient commencé à oublier cet événement et auraient voté en masse sans cela pour Kerry.

La « busherie » peut continuer
Les Américains viennent de choisir la poursuite de la guerre en reconduisant Bush pour quatre ans. Cette réélection n’est une bonne nouvelle ni pour le monde ni pour l’Amérique. Si Kerry n’a pas exposé un plan précis pour sortir du bourbier irakien, son élection aurait certainement changé la donne. Les Américains viennent ainsi de perdre la
paix. Mais peuvent-ils gagner la guerre? Bush saura-t-il renégocier avec l’ONU afin que la lutte contre le terrorisme redevienne l’objectif commun de toutes les nations qui refusent que la démocratie soit prise en otage ? L’ONU doit dès maintenant reprendre l’initiative pour ramener les États-Unis dans la légalité internationale. Il faut offrir
à Bush une porte de sortie pour lui éviter de s’enfermer dans une logique jusqu’au-
boutiste qui mettrait la paix mondiale en danger.

Bien fait pour vous
Votre journal n’a cessé d’injurier le président Bush. J’avoue avec satisfaction que j’ai du mal à imaginer votre tête en ce moment. Finalement, les « idiots », c’est bien vous. Vous êtes primaires dans vos analyses. Après cette cuisante désillusion, j’espère que la sagesse vous appuiera dans vos prochaines analyses.

Que faire maintenant ?
Combien étions-nous à pronostiquer à l’aide d’analyses et de calculs politiques en tout genre la défaite de Bush après un bilan de quatre ans le plus controversé qui soit ? Impossible de l’imaginer. À nous désormais de regrouper nos forces pour lui suggérer des changements dans sa politique étrangère à venir. Il lui faut avant tout exhumer le processus de paix israélo-palestinien et engager une campagne mondiale pour la lutte
contre le sida en Afrique. Il ne manque au monde ni l’argent, ni l’énergie, ni les hommes pour mener ce combat aussi salvateur à l’humanité que celui de la lutte contre le terrorisme.

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