dit-on que l’argent n’a pas d’odeur ?

Publié le 14 novembre 2004 Lecture : 1 minute.

Tout commence en Italie dans les années soixante-dix après Jésus-Christ. À l’époque, Rome est gouvernée d’une poigne de fer par l’empereur Vespasien. Oui, celui qui a laissé son nom aux « vespasiennes ». Contrairement aux apparences étymologiques, ce Vespasien n’a rien d’un quelconque fétichiste scatologique. Il n’est qu’un dirigeant pragmatique qui a décidé de procéder à l’assainissement financier de sa cité. L’argent manque. Et pour renflouer les caisses, comme on le ferait aujourd’hui, il crée un nouvel impôt.
Pas n’importe quel impôt. Une taxe sur les urines. Au début de l’ère chrétienne, à Rome et ailleurs, l’urine est une denrée précieuse : c’est avec elle que l’on procède au dégraissage des vêtements. Une sorte de lessive, donc. Et ce qu’on appelle « vespasienne » existait bien avant Vespasien (au pouvoir de 69 à 79), sous forme d’urnes que les teinturiers et les tanneurs disposaient devant leurs échoppes pour collecter le cher liquide.
Pourtant, Titus, le propre fils de l’empereur, fut choqué par ce nouvel impôt. Un de plus ! Et il le clama bien haut à son père. Vespasien, fou de rage, lui colla sous le nez la première recette ainsi collectée. De rutilantes pièces d’or et de bronze. Il demanda alors à son fils si l’odeur le troublait. Le rejeton avoua que non. Et la rumeur se répandit dans Rome que l’argent n’avait définitivement pas d’odeur.

Inspiré de Pourquoi, de Philippe Vandel, éd. J.-C. Lattès, 1996.

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