Les perdants et Les gagnants

Publié le 14 octobre 2007 Lecture : 1 minute.

En cas de statu quo
Si elle devait perdurer, la situation actuelle pénaliserait avant tout les économies ouest-africaines, qui dépendent pour une large part de leurs exportations agro-industrielles. Alors que les cours moyens des matières premières sont quasiment tous orientés à la hausse depuis 2000 (+ 5 % pour le cacao entre 2005 et 2006, + 33,7 % pour le café robusta, + 12,9 % pour l’huile de palme, + 6 % pour le coton, et + 35,7 % pour l’or), la balance commerciale de la zone UEMOA est en constante détérioration. D’un bénéfice de 436,6 milliards de F CFA en 2003, nous sommes passés à seulement 30 milliards en 2006 après avoir connu un déficit de 355 milliards en 2005. Et encore, ces montants reposent pour une large part sur les ventes de produits pétroliers en Côte d’Ivoire et l’activité aurifère au Mali. En raison du cours de F CFA, les pays ouest-africains ne sont pas en mesure de profiter d’une conjoncture internationale favorable. En revanche, les pays de la zone Cemac, producteurs d’hydrocarbures, encaissent le choc du CFA grâce à l’envolée des cours du brut. De 3 173 milliards de F CFA en 2003, leur excédent commercial est évalué à 8 777 milliards en 2006.

En cas de dévaluation
D’une façon générale, un fléchissement du CFA surenchérirait toutes les importations. On pense notamment aux produits alimentaires, au textile et aux carburants Bref, une grosse partie des produits de consommation courante seraient touchés. L’impact sur l’inflation et donc le pouvoir d’achat des ménages serait immédiat. Afin de ne pas plonger dans une spirale inflationniste, les banques centrales seraient sans doute dans l’obligation d’augmenter les taux d’intérêt afin de réduire la masse monétaire. Cette mesure pourrait entraîner un ralentissement de l’activité et réduire les investissements. En revanche, cette dévaluation permettrait aux filières locales de production de se repositionner face à la déferlante des produits asiatiques à bas prix. À court terme, une dévaluation contient donc un coût social. Mais à moyen terme, elle est source de compétitivité à condition de conquérir des parts de marché à l’international. Concernant la zone franc, ce pari est loin d’être gagné.

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires