Un continent, vingt partenaires

Publié le 14 septembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Une petite dépêche Reuters de cinq lignes, datée à Pékin, capitale de cette Chine encore frémissante de ses succès olympiques, nous donne une grande nouvelle :
« Les échanges entre la Chine et l’Afrique, qui ne devaient atteindre le seuil de 100 milliards de dollars que dans deux ans, dépasseront ce chiffre dès cette année. Le premier responsable de ce boom est la fringale chinoise pour les ressources naturelles africaines. »
C’est l’occasion pour nous de jeter un nouveau regard sur les chiffres et les courbes : comment ont évolué, depuis l’an 2000, les échanges entre l’Afrique et ses principaux partenaires ? Que dit cette évolution à l’observateur attentif ?

Les trois graphiques présentés ci-dessous sont éloquents. Mais ils appellent commentaire et complément d’information.

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1- Les échanges entre la Chine et l’Afrique augmentent à une allure vertigineuse (ils ont doublé en moins de trois ans). Mais, partis de (presque) zéro, ils demeurent inférieurs de 20 milliards de dollars par an à ceux des États-Unis !
2- Nos graphiques ne le montrent pas, mais sachez que les vingt-sept pays de l’Union européenne (UE), dont la population est deux fois et demie inférieure à celle de la Chine, ont avec l’Afrique des échanges annuels trois fois plus élevés que cette dernière : 300 milliards de dollars, contre 100 milliards.
L’UE est de très loin le premier partenaire commercial du continent africain : elle fait plus à elle seule que les Amériques et l’Asie réunies !
3- Le continent africain réalise 80 % de ses échanges avec vingt pays partenaires. Chacun de ces pays est important pour l’Afrique. Hélas, cette dernière, avec son milliard d’habitants, pèse fort peu pour chacun de ses vingt partenaires : elle ne représente en général que 1 %, 2 % ou 3 % de leurs échanges extérieurs (graphique n° 3).

La dépêche citée ci-dessus annonce que les échanges sino-africains connaissent une expansion spectaculaire parce que la Chine a de plus en plus besoin, pour s’industrialiser, des ressources naturelles de l’Afrique – pétrole et produits miniers, principalement.
Il en va de même, à des degrés divers, des autres partenaires du continent : pour le moment, l’Afrique n’a à leur vendre que ce qu’ils tirent de son sous-sol, qui s’appauvrit de chaque tonne extraite.
Les Africains s’enrichissent-ils, eux, de cet échange ? Une minorité, dans quelques pays
Les autres survivent, en attendant une meilleure gouvernance.

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