Salée, la facture alimentaire !

Publié le 14 septembre 2008 Lecture : 1 minute.

En cinq ans, les importations céréalières des pays africains ont triplé. À en croire le rapport publié le 15 septembre à Genève par la Cnuced*, le montant de la facture avoisine 18 milliards de dollars pour la campagne qui vient de s’achever (2007-2008).
Cette dégradation, qui touche 48 pays africains sur 53, s’explique pour une part par le doublement des prix des principales denrées (blé, riz) depuis trois ans. Mais cette inflation a été aggravée par la hausse des prix des carburants et la baisse concomitante de la production locale.
Alors qu’en Afrique subsaharienne les rendements sont quasi inchangés depuis 1961 (1 tonne de céréales à l’hectare), ils ont quadruplé en Asie (de 1,2 à 5) et triplé en Amérique latine ?(de 1,1 à 3,5). La faute à l’insuffisance des investissements dans l’agriculture, à la disparition des offices de commercialisation (qui garantissaient un prix aux producteurs) et à la politique ?de dumping des pays développés, qui incitent leurs paysans à produire davantage en leur versant des subventions, ce qui leur permet d’écouler leurs excédents à bas prix dans les pays pauvres.
Résultat, la plupart des pays africains qui étaient exportateurs nets de produits alimentaires dans les années 1960 sont aujourd’hui importateurs nets. La Cnuced les encourage donc à diversifier leurs cultures et à accroître leur offre pour faire face à la demande et réduire leur vulnérabilité.

* Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, Rapport 2008 sur le développement économique en Afrique : résultats à l’exportation après la libéralisation du commerce (117 pages).

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires