Retrouvailles bruxelloises

Publié le 14 septembre 2008 Lecture : 2 minutes.

« Nous avons besoin d’argent frais pour faire reculer la pauvreté. Les Togolais doivent savoir que la reprise progressive de l’aide est, pour l’instant, insuffisante. Et que ladite aide est largement absorbée par le paiement des arriérés de la dette. Cela contrarie nos projets de développement. » Ce cercle vicieux, Gilbert Bawara, ministre de la Coopération et principal artisan de la reprise de la coopération avec la communauté des bailleurs de fonds, entend bien le briser. C’est même la raison de la table ronde qui se tiendra les 18 et 19 septembre, à Bruxelles.
À l’issue de ces discussions, les dirigeants togolais espèrent parvenir à la finalisation du Document intérimaire de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP), qui décrit les politiques et les programmes macroéconomiques, structurels et sociaux qu’un pays doit mettre en uvre pendant plusieurs années pour favoriser la croissance et réduire la pauvreté. Ce DSRP, qui recense également les besoins de financement extérieur et les sources de financement connexes, est le sésame qui ouvre la voie à l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) mise en place par le FMI et dont le Togo espère atteindre le point de décision d’ici à la fin de l’année. Selon les experts, les annulations qui en résulteraient permettraient à une économie togolaise exsangue de mieux supporter le fardeau d’une dette extérieure estimée à la fin de 2006 à 1,8 milliard de dollars, soit 81 % du PIB.
Après plus d’une décennie de sanctions économiques, Lomé veut donc pleinement renouer avec la communauté des bailleurs de fonds. En raison de la hausse récente des prix des denrées alimentaires, il est urgent de moderniser l’agriculture, de réduire la dépendance énergétique à l’égard du Ghana et de la Côte d’Ivoire, d’améliorer l’accès aux soins de santé et à l’eau potable.
Les responsables togolais veulent aussi montrer à Bruxelles le nouveau visage de leur pays, où, le 14 octobre 2007, a eu lieu un scrutin législatif jugé « régulier » par la plupart des observateurs internationaux. Ils présenteront aux bailleurs de fonds rameutés par Louis Michel, le commissaire européen au Développement et à l’Aide humanitaire, les acquis des réformes économiques et financières lancées au cours des derniers mois.
Les partenaires au développement seront invités à emboîter le pas à la Commission européenne, qui a déjà normalisé ses relations en signant, au mois de mai, une convention de financement au titre du Xe Fonds européen de développement (FED). Ainsi le Togo devrait-il bénéficier d’une première enveloppe de 98,5 millions d’euros, susceptible d’être complétée par une « tranche incitative » de 25 %, allouée en fonction des progrès accomplis dans le domaine de la gouvernance. (Voir aussi p. 37)

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