Palinomania
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Sarah Palin s’était publiquement comparée à « un pitt-bull avec du rouge à lèvres ». Barack Obama lui a répondu en montrant les crocs : « Vous pouvez mettre du rouge à lèvres à un cochon, il restera un cochon. » On l’aura compris : la campagne présidentielle américaine tourne, sur fond de métaphores animalières, au combat de rue. Contre toute attente, en effet, la désignation de l’ultraconservatrice gouverneure de l’Alaska comme colistière de John McCain a fait décoller celui-ci dans les sondages.
La dame de Wasilla, bourgade dont elle fut maire, a beau ne pas être une personnalité flamboyante et sa carrière être jalonnée d’affaires embarrassantes (quoique apparemment pas très graves), rien n’y fait : une partie des Américains blancs – et des Américaines de même couleur ! – se reconnaissent en elle.
Les sondages reflètent cette « palinomania » naissante. Le ticket républicain arrive désormais en tête non seulement au plan national – ce qui, le système électoral étant ce qu’il est, ne prouve pas grand-chose -, mais dans certains swing states, ces États clés où se jouera le scrutin du 4 novembre, Ohio et Virginie notamment. Ailleurs (Floride, Michigan, Pennsylvanie), il a refait l’essentiel de son retard. Même les indépendants lui accordent leurs faveurs. À un peu plus d’un mois de l’échéance, Obama a de quoi s’inquiéter.
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