Le palu recule… mais pas assez vite

Publié le 14 septembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Il existe désormais des moyens de lutte contre le paludisme qui, pour la première fois, laissent espérer une mise sous contrôle de la pandémie. La mobilisation organisée à Paris du 9 au 28 septembre à l’initiative des Amis du Fonds mondial Europe, en liaison avec le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, et le partenariat Faire reculer le paludisme, entend être « un moment décisif » dans le succès de ce combat. Grâce aux combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine (ACT) et aux moustiquaires durablement imprégnées d’insecticide, le palu « recule » en effet dans de nombreux pays. Il a par exemple pratiquement disparu au Vietnam, où la mortalité a diminué de 60 % entre 1992 et 2006. En Afrique, des résultats prometteurs ont été obtenus en Éthiopie, en Érythrée, en Zambie, au Rwanda, en Afrique du Sud, au Swaziland, au Mozambique, au Burundi, etc.
Pourtant, Psalmodium falciparum et le moustique anophèle continuent de menacer 3,2 milliards de personnes en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Et de tuer en Afrique subsaharienne un enfant de moins de 5 ans toutes les trente secondes. Pour « vaincre le paludisme », il importe donc de mobiliser les décideurs nationaux et de multiplier les efforts au plan local. Par ailleurs, le partenariat et le Fonds mondial travaillent au développement d’un nouveau système d’accès aux médicaments, l’AMFm (Affordable Medicines Facility – malaria), qui réduit considérablement le coût de l’ACT (de 5 dollars à 20 cents). Enfin, il est indispensable de distribuer une centaine de millions de moustiquaires, en plus des 110 millions déjà en service, afin d’atteindre un taux de couverture de 80 % dans les pays endémiques.
Parallèlement, un effort d’éducation s’impose. Il faut notamment expliquer qu’il est très dangereux de récupérer l’eau de pluie dans des pots, qui deviennent nécessairement des nids à moustiques. Et de bavarder pendant des heures le soir, quand l’anophèle est le plus actif
Les financements internationaux sont passés de 60 millions de dollars en 2002 à plus de 1 milliard en 2007. Sur les 11,6 milliards investis par le Fonds mondial depuis 2002, 35 % sont allés au paludisme. Mais, pour assurer aux populations exposées, d’ici à la fin 2010, une couverture universelle en matière de prévention et de traitement, un triplement de l’aide internationale est indispensable.
Ce serait là un investissement rentable, puisque le palu coûte chaque année 12 milliards de dollars de PIB à l’Afrique subsaharienne. Soit 1,3 % de croissance en moins dans les pays impaludés.

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