Ecobank veut se renforcer à l’international

Publié le 14 septembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Ecobank Transnational Inc. (ETI), groupe bancaire présent dans vingt-cinq pays d’Afrique subsaharienne, a lancé une offre publique visant à lever 2,5 milliards de dollars pour appuyer sa stratégie d’expansion. L’opération est ouverte aux investisseurs privés à hauteur de 1,5 milliard de dollars, le reste étant réservé aux actionnaires à raison de 5 actions nouvelles pour 9 anciennes. L’action est proposée au public à 0,29 dollar, soit une décote de 14,5 %. À l’issue de l’offre, qui sera close le 3 octobre, les fonds propres d’ETI s’élèveront à 3,1 milliards de dollars et le groupe présentera un ratio CAD (Capital Adequacy, ratio d’adéquation des fonds propres) de l’ordre de 20 %, particulièrement élevé au regard des normes de Bâle II. L’assise financière actuelle du groupe constitue un handicap à la poursuite de sa croissance. Ses ressources lui ont jusqu’à présent permis d’assurer une rapide expansion, mais elles se révèlent aujourd’hui insuffisantes pour maintenir le même rythme.

Les résultats financiers d’Ecobank donnent de bonnes raisons de s’intéresser à cette émission de titres. ETI est profitable et distribue des dividendes. Le résultat net, part du groupe, n’a cessé de progresser, pour atteindre 107 millions de dollars en 2007 (voir infographie), soit une profitabilité record de 21 % (ROE, Return on Equity), largement plus élevée que celle de n’importe quelle autre banque en Afrique subsaharienne. Si c’est au Nigeria, au Ghana et en Côte d’Ivoire qu’ETI réalise ses opérations les plus profitables, chacune de ses filiales est bénéficiaire. Le groupe présente un PER de 14,4 (à la fin du premier semestre) et le rendement des actions est de 1,6 %. Le résultat net, part du groupe, a encore progressé de 52 % sur le premier semestre 2008 et, selon nos estimations, il devrait atteindre 245 millions de dollars sur l’exercice 2009, compte tenu de l’augmentation de capital en cours et de son utilisation prévisible. Si cela se confirme, ETI serait la plus performante des banques africaines. Autres points d’importance aux yeux des investisseurs : ETI établit ses comptes en dollars américains, qui respectent les normes internationales IFRS et sont audités par l’un des cabinets les plus réputés dans le monde, PricewaterhouseCoopers. Ecobank est par ailleurs engagé dans un processus de cotation sur des places boursières internationales via l’émission de GDR (Global Depository Receipts). Il s’agit d’une démarche particulièrement innovante de sa part, lui permettant de marcher sur les traces des plus importantes banques nigérianes, qui ont initié un processus GDR l’année dernière.

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Quant à l’utilisation des fonds, ETI prévoit dans sa documentation de consacrer 1,4 milliard de dollars au renforcement de ses activités actuelles, 0,5 milliard à de nouvelles acquisitions et 0,3 milliard à l’implantation sur de nouveaux marchés. Mais l’opération doit être considérée dans d’autres perspectives. Les pays d’Afrique de l’Ouest Ecobank est implanté affichent une croissance économique de 3 % à 6 % par an et leur secteur bancaire doit être renforcé. Il existe par ailleurs des pays où ETI n’est pas encore installé et qui présentent d’importantes opportunités de croissance, notamment des producteurs de pétrole comme l’Angola ou l’Éthiopie. À la fin de 2007, les fonds propres d’ETI s’élevaient à 513 millions de dollars. L’augmentation de capital en cours de souscription permettra de les multiplier par six, donnant au groupe la possibilité d’envisager des acquisitions de plus grande envergure, de surcroît moins risquées, compte tenu de la dimension des projets et des partenaires qui seront à sa portée à l’issue de l’opération.

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