Courrier des lecteurs

Publié le 14 septembre 2008 Lecture : 3 minutes.

Ni Kouyaté ni Souaré
– L’ex-Premier ministre guinéen Lansana Kouyaté n’était pas la bonne personne pour dénouer la grave crise que traverse la Guinée. Dans un pays qui accuse cinquante ans de dictature, en cherchant obstinément à restaurer les symboles du régime dictatorial de Sékou Touré, Kouyaté s’est aliéné le soutien d’une frange importante de la population guinéenne. À preuve : une fois son limogeage annoncé, les médias ont applaudi, les opposant se sont frotté les mains et la jeunesse n’a pas bougé. Bien sûr, il y a aussi le coût de la vie, qui ne s’est guère amélioré avec son arrivée à la primature, ce que Conté et son clan ont su exploiter.
Concernant Tidiane Souaré, qui vient de fêter ses cent premiers jours à la primature, comme avec Cellou Dalein Diallo, Lamine Sidimé et d’autres, c’est le statu quo. Ces hommes, que tout le monde sait proches de Lansana Conté, portent une lourde responsabilité, car ils n’ont jamais osé – et n’oseront jamais – s’attaquer à des « faits de mauvaise gestion si précis et à des auteurs si nettement identifiés », comme le dit l’article « Guinée : l’audit explosif des années Conté » ?(J.A. n° 2471).
Barry Sadigou, Université Laval, Québec, Canada

Églises et sans-papiers
– Devant les occupations répétées des églises catholiques, en France, par les immigrés « sans papiers », je m’interroge. Le Dieu des chrétiens catholiques serait-il plus généreux et plus à l’écoute des sans-papiers que celui des musulmans ou des juifs ? Pourquoi les sans-papiers ne font-ils pas aussi le pied de grue dans les mosquées et les synagogues ? Est-ce parce que Brice Hortefeux, « ministre des Reconduites à la frontière », est catholique pratiquant (comme le révèle l’hebdomadaire français L’Express) ? Si oui, pourquoi assistait-on également aux « invasions d’églises » du temps de Jean-Louis Debré ou même de Jean-Pierre Chevènement ? Ou, enfin, est-ce par ignorance de la loi sur la séparation de l’Église et de l’État ?
Patrick Tchicayat, Sevran, France

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Un miracle pour Obama
– Barack Obama a peu de chances d’être élu premier président noir des États-Unis. Le vaste mouvement de sympathie et de rêve de changement qu’il soulève paraît pittoresque. Les idées reçues ont la vie dure, et il est plus aisé à un Américain médiocre, de souche européenne, latino-américaine ou asiatique de devenir président, qu’à un noir bardé de diplômes ou pétri d’expériences. En Amérique, les plus pauvres sont noirs. Et les pauvres font peur. Au moment décisif, il est donc plus probable que les suffrages des Latinos et des Asiatiques aillent massivement au candidat républicain : ces deux groupes minoritaires constituent près de 20 % de la population américaine et se posent en concurrents économiques directs des Noirs. Cependant, même non élu, Obama aura donné du baume au cur d’un pays en proie aux doutes sur les plans politique et économique. Mais s’il est élu, les États-Unis justifieront vraiment leur réputation de terre des miracles en matière d’ascension sociale.
Tedebay, N’Djamena, Tchad

Afewerki, le mystérieux
– La personnalité du président érythréen Issayas Afewerki ne m’a jamais laissé indifférent. Au contraire, elle m’a toujours étonné, intrigué, voire fasciné. Depuis l’indépendance de son pays, libéré de la tutelle éthiopienne en 1993, il n’a jamais cessé de faire la guerre à ses voisins, l’Éthiopie et Djibouti. Il ne peut pas rester longtemps tranquille, comme si c’était plus fort que lui ! Pourtant, le président éthiopien, Mélès Zenawi, était son compagnon d’armes dans le maquis. Mais le plus étonnant est qu’Afewerki a refusé l’adhésion de son pays à la Ligue arabe, alors que le tigrigna et l’arabe sont les langues parlées par ses compatriotes. Est-ce l’arrogance du pauvre ? Ou monnaye-t-il la situation stratégique de son pays sur la mer Rouge, situé à un jet de pierre des puits arabo-persiques de pétrole et contrôlant l’issue du canal de Suez ? A-t-il le soutien des puissances occidentales pour agir ainsi en rebelle et en orgueilleux ?
Maher Mziou, Hazoua, Tunisie

Vive l’opposition !
– Étudiant en fin de cycle de la faculté de sciences économiques et de gestion de Bamako, je vous écris pour vous remercier du travail vraiment remarquable et, à plus d’un titre, salutaire que vous faites. J’admire surtout la réflexion de Béchir Ben Yahmed dans son éditorial « Ce que je crois ». J’ai cependant une petite suggestion à faire. J.A. pourrait-il davantage faire connaître les partis d’opposition et les opposants en Afrique, parce qu’on dit que l’Afrique est malade du sida, du paludisme mais nous pouvons aussi dire que l’Afrique est malade de ses dirigeants !
Amadou Toure, Bamako, Mali

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