Botswana : refuge pour les exilés du Zimbabwe

Publié le 14 septembre 2008 Lecture : 1 minute.

Dès son indépendance en 1966, cette enclave de l’Afrique australe a fait appel à une migration qualifiée afin d’assurer son développement économique. Des médecins ghanéens, zimbabwéens, des ingénieurs kényans sont ainsi venus en renfort. Mais Eugène Campbell, professeur de sociologie à l’université de Gaborone, constate que « les migrants qualifiés préfèrent désormais l’Afrique du Sud ou l’Europe » aux grands plateaux désertiques du Kalahari. « Aujourd’hui, ceux qui arrivent sont ouvriers, domestiques ou employés agricoles, et 85 % d’entre eux sont des Zimbabwéens », précise-t-il. Ils seraient 80 000 à avoir franchi la frontière depuis 2002. L’économie du Botswana, concentrée sur le commerce du diamant et le tourisme, ne peut pas absorber un tel flux. D’autant que le pays ne compte que 1,8 million d’habitants.
Ces immigrés sans diplômes sont devenus un enjeu politique pour le nouveau président. Élu en avril, Ian Khama a sorti le Botswana de sa neutralité et se pose en opposant farouche à son voisin Robert Mugabe. Il mène une campagne contre la xénophobie, en partenariat avec la Croix-Rouge et les Nations unies. En se voyant attribuer le statut de réfugiés, les ressortissants zimbabwéens sont ainsi perçus comme des « victimes » et non comme des clandestins.

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