Côte d’Ivoire : la pression monte autour du port d’Abidjan

À moins d’un mois des résultats de l’appel d’offres concernant la réalisation et l’exploitation du deuxième terminal à conteneurs (TC2) du port d’Abidjan, les opérateurs peaufinent leurs dossiers et soignent leur communication. Parmi eux, le consortium Necotrans/Delmas/CMA CGM fait presque figure de favori.

Avec son TC2, Abidjan disposera d’une capacité supplémentaire de 1,5 millions d’EVP © AFP

Avec son TC2, Abidjan disposera d’une capacité supplémentaire de 1,5 millions d’EVP © AFP

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Publié le 26 février 2013 Lecture : 2 minutes.

Trois consortiums sont encore en lice, le choix de la direction du port autonome d’Abidjan (PAA) étant attendu pour la deuxième quinzaine de mars. Face à MSC/Hanjin d’un côté et au groupement composé de Bolloré/Bouygues/APMT (la filiale manutention de Maersk) de l’autre, le troisième soumissionnaire constitué de Necotrans, CMA CGM (et son deuxième armateur Delmas), Movis, avec le manutentionnaire philippin ICTSI comme chef de file, fait presque aujourd’hui figure de favori. L’offre MSC a été repêchée de justesse pour participer à la dernière phase de l’appel d’offres, pendant que le deuxième postulant pourrait bien concourir pour l’honneur si la direction portuaire confirme sa volonté, maintes fois répétée ces derniers mois, « d’accroître la compétitivité du port par le jeu de la concurrence », Bolloré comme Maersk étant déjà opérateurs sur le terminal N°1 du port ivoirien.

« Si le postulat de départ est respecté, nous avons en effet toutes nos chances », Mathieu Friedberg, Directeur général Delmas

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« Si le postulat de départ est respecté, nous avons en effet toutes nos chances », confirme prudent Mathieu Friedberg, directeur-général de la compagnie Delmas. Fort de la présence du deuxième réseau logistique intégré d’Afrique (Necotrans) et de l’une des principales compagnies maritimes desservant le continent (CMA CGM), le troisième ticket compte également dans ses rangs l’unique représentant local présent dans les trois dossiers de candidatures (Movis), ainsi que l’un des tous premiers acteurs de la manutention mondiale (ICTSI), retenu l’an passé pour opérer le nouveau terminal à conteneurs de Lekki au Nigeria. Une véritable « dream team » du secteur maritime et logistique mondial, qui permet au responsable de Delmas d’entretenir l’espoir.

Hub sous-régional

Présente en Afrique depuis ses origines à la fin du XIXème siècle, l’ancienne compagnie maritime du groupe Bolloré (de 1991 à 2005, avant de passer ensuite sous le giron de la CMA CGM) pèse traditionnellement lourd dans les activités conteneurisées d’Abidjan. Chaque année, les navires des différentes compagnies de la CMA CGM transportent en moyenne 80% des volumes de conteneurs réceptionnés par le PAA, « dont les deux tiers sous pavillon Delmas », précise Mathieu Friedberg. L’armateur « mise donc beaucoup sur l’appel d’offres d’Abidjan », selon son directeur-général qui entend faire du principal port ivoirien son « hub sous-régional », à l’exemple de Tanger au Maroc.

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Très présente sur le trafic intra-africain avec 50% de parts de marché, la compagnie française compte sur son savoir-faire en matière de transbordement pour faire la différence. La direction portuaire entend en effet profiter de l’arrivée de ce deuxième terminal pour mater la concurrence des autres ports et s’imposer comme plate-forme de redistribution le long du Golfe de Guinée. « Les objectifs sont ambitieux, mais l’émulation créée par ces nouveaux équipements devrait bénéficier à tout le monde », estime Mathieu Friedberg.

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Triplement des capacités

Avec son TC2, Abidjan disposera d’une capacité supplémentaire de 1,5 millions d’équivalents vingt pieds (EVP) par an, dont un tiers ne devrait être que de passage, avant de repartir vers les autres interfaces portuaires de la sous-région et du continent. Attendu à l’horizon 2015-2016 pour un investissement compris entre 400 et 500 millions d’euros, ce deuxième terminal doit permettre au PAA de tripler ses capacités annuelles, estimées aujourd’hui à un peu plus de 800 000 boîtes.

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