Gaza n’est qu’un début

Publié le 14 août 2005 Lecture : 1 minute.

La situation dans la bande de Gaza est inquiétante. D’un côté, Ariel Sharon, le Premier ministre israélien, est totalement accaparé par la difficile tâche de calmer la frange la plus extrémiste du Likoud, son propre parti. De l’autre, la faiblesse du président palestinien Mahmoud Abbas est telle qu’il a dû reporter les élections législatives [initialement prévues le 17 juillet], faute de quoi le Hamas les aurait très certainement remportées. Il se doit aussi de démontrer que la voie pacifique qu’il a choisie peut effectivement déboucher sur la création d’un État palestinien viable – que ce soit en Cisjordanie, à Jérusalem-Est ou à Gaza. Sa réussite dans ce dernier territoire est donc impérative, mais il ne pourra y parvenir que lorsque les Palestiniens auront repris le contrôle de leurs ports et de leur aéroport, de leurs échanges commerciaux et, plus généralement, de leur économie. Autant d’infrastructures et de secteurs qui devront être intégralement reconstruits.
Pour Sharon, aussi, le moment est crucial. Depuis trois décennies, il poursuit un plan clairement défini : annexer plus de la moitié de la Cisjordanie et empêcher la construction d’un État palestinien solide. Dov Weisglass, son plus proche collaborateur, l’a du reste crié sur tous les toits : le retrait de la bande de Gaza n’est qu’une étape… S’il parvient à ses fins, le conflit israélo-palestinien s’en trouvera relancé pour une génération au moins et il faudra définitivement renoncer à toute idée de création de deux États souverains. Les Juifs d’Israël deviendront du même coup une communauté minoritaire sur un vaste territoire dominé par des Arabes palestiniens. L’amertume de ces derniers serait telle qu’il sera à peu près impossible de les contrôler.

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