Vos lettres ou courriels sélectionnés

Publié le 14 mai 2006 Lecture : 5 minutes.

Tout pour les capitales
– Je trouve que le développement des villes au sud du Sahara est relativement mal organisé. Dans certains pays, il semble que seules les capitales soient concernées par les plans d’aménagement urbain, tandis que les autres villes sont négligées. Prenons le cas du Gabon, qui investit, par exemple, dans la construction de prisons, de maisons pour les hauts fonctionnaires et de tribunes pour les défilés, mais il laisse de côté l’essentiel : des infrastructures, des routes et des aéroports modernes capables d’accueillir les flux de marchandises pour attirer les investisseurs – étrangers et nationaux.
Au Sénégal, les grands projets ne se concentrent malheureusement que sur Dakar, déjà asphyxié au niveau de la circulation urbaine des personnes et des biens. Les villes côtières de l’intérieur devraient être dotées de ports et d’aéroports dignes de ce nom pour alléger la capitale.
Lionel Armand Obiang Ayemfeghe, Dakar, Sénégal

Hypocrite justice
– Depuis des années, à la faveur de certains conflits particulièrement violents, nous assistons à la mise en place d’une justice internationale qui accouche de tribunaux dits spéciaux. Ses représentants, grassement rémunérés, disposent de budgets faramineux. C’est indécent au regard des populations meurtries que l’on prétend vouloir réconcilier. Cessons cette hypocrisie et fournissons de l’eau, de l’électricité, de la nourriture, des engrais, des tracteurs, des médicaments, des écoles, des hôpitaux à nos frères et surs afin de les aider à retrouver leur dignité. La vraie.
Jean Beauval Atiock, Douala, Cameroun

la suite après cette publicité

« Words, words, words »
– J’ai beaucoup apprécié l’édito de BBY dans le n° 2364 au sujet de l’atonie des rues africaines et arabes. Je suis souvent frappé d’entendre des Subsahariens et des Occidentaux vanter les mérites de la légendaire solidarité arabe. Moi qui ai vécu au Maroc pendant quelques années, je puis affirmer que le Marocain lambda de Kénitra, Ouarzazate ou Imouzzer souffre en effet de la détresse de ses frères palestiniens. Et s’il en avait le pouvoir, il irait lui apporter son aide afin que cessent les humiliations successives dont ce peuple est victime. Par contre, quid des dirigeants arabes, du fin fond du Sud mauritanien jusqu’aux confins du golfe Arabo-Persique ? Les Palestiniens, pour avoir choisi démocratiquement leurs dirigeants, sont asphyxiés au point qu’on se demande comment ils pourront survivre. Que font les dirigeants arabes qui se réclament à cor et à cri de la Oumma ? Words, words, words ! Seul l’Iran des très controversés ayatollahs leur offre un pécule. Nos dirigeants ressemblent à ces esclaves qui, une fois affranchis, s’en vont, puis, s’estimant perdus, reviennent vers leur maître pour retrouver leur ancienne condition.
Obambé Gakosso, Gisors, France

L’esprit Senghor
– Léopold Sédar Senghor marque à jamais nos consciences tant l’homme a contribué au rayonnement de la culture et de l’identité de la race noire. Jeune Afrique lui a rendu un bel hommage posthume en lui consacrant un numéro spécial (hors-série n° 11, Senghor, mars 2006). L’uvre du premier président de la République du Sénégal, qui fait désormais partie du patrimoine universel de l’humanité, devrait être enseignée plus souvent dans les écoles et les universités et porter son message de fraternité entre les peuples.
Djibril Albert N’Diaye, éducateur, île de Gorée, Sénégal

Et l’Afghanistan ?
– J’ai découvert Jeune Afrique il y a plus de vingt ans. J’en collectionnais les numéros entre 1985 et 1988, lorsque je vivais à Paris. À l’époque, vous consacriez souvent des articles à l’Afghanistan. Hélas, je constate que vous n’avez rien écrit sur mon pays depuis bien longtemps.
Mehrabodin Masstan, ancien représentant de la Résistance afghane en France

Baraka sans « t »
– Dans le numéro 2361 du 9 au 15 avril 2006, Jeune Afrique m’a fait connaître un peu plus notre président, Joseph Kabila, à travers sa grande interview. Je tiens cependant à signaler que, à ma connaissance, la région dans laquelle est né le président s’écrit Fizi-Baraka (sans « t ») – et non Fizi-Barakat, comme vous l’avez écrit dans sa « Bio express » en page 45. À moins que vous ne vous référiez à l’arabe, dont est issu le swahili.
Shukur Valentin B., Kinshasa-Limete, RD Congo

la suite après cette publicité

À bonne distance
– Fria se situe à 160 kilomètres de Conakry, et non pas à une vingtaine de kilomètres comme vous l’avez indiqué dans l’article intitulé « Guinée : arrivée des Russes » (J.A. n° 2362).
Mamadou Diariou Bah, Guinée

Dictateurs impunis
– Pourquoi les dictateurs africains s’exilent-ils toujours sans rendre de comptes à leurs peuples alors qu’ils ont commis des crimes et des détournements de fonds ? Mobutu, Bokassa, Sékou Touré sont morts, mais n’est-il pas scandaleux que les autres tyrans coulent une retraite paisible en Europe ou aux États-Unis, où ils bénéficient de l’asile politique ? Un tel laxisme de la part des Occidentaux est révélateur de complicités obscures. Pis, cette impunité incite les dirigeants actuels à se comporter en dictateurs.
Michael K. Ph, Philadelphie, USA

la suite après cette publicité

Qui sont les assassins ?
– Le Post-scriptum du n° 2364, au regard de ce qui a été commis sur ces enfants innocents que sont Mathias (à Moulins-Engilbert, dans la Nièvre) et Madison (à Eyguières, dans les Bouches-du-Rhône), doit interpeller ceux qui justifient le malaise social de la France par la présence des émigrés « racaille ». Les deux assassins présumés ne sont ni arabes, ni maghrébins, ni musulmans. Ils ne sont pas non plus des Africains originaires du sud du Sahara. Et ce n’est pas avec une loi sur « l’immigration choisie » que la France demeurera une nation éclairée.
Mbala Lussunzi Vita, Lyon, France

Mali : président sans parti
– L’élection, dans un contexte de prolifération des partis politiques, du candidat indépendant Amadou Toumani Touré marque la fin de la tumultueuse et contestée décennie Konaré. Le président ATT a alors choisi un mode de gouvernance consensuel – appelé « unanimisme » -, qui lui a certes permis de réaliser son espoir d’un Mali apaisé. Mais dans nos pays africains, marqués par des décennies d’immobilisme prédateur et de stratégies politiques inadaptées, la volonté de rupture est compromise par les rivalités au sein du pouvoir. Comment ATT, malgré sa bonne volonté affichée, peut-il gagner son pari d’un Mali nouveau sans l’appui d’un parti et avec des soutiens aussi hétéroclites que divergents ? Ce n’est pas le président ATT qui est responsable du vide politique mais plutôt l’absence de véritable parti d’opposition.
Yaya Traoré, Dreux, France

Jeunesse sans espoir
– Depuis l’accession à l’indépendance du Congo, le 15 août 1960, il y a eu un sabotage systématique de tous les programmes de développement économique et social. Il en est ainsi, par exemple, de la gestion des ressources naturelles (pétrole, bois), et humaines (l’accès à certains emplois par le mérite) : un jeune qui n’a pas un membre de sa famille dans l’administration ou à l’Assemblée nationale n’a pas la chance de pouvoir étudier convenablement, mais, pis, ne peut espérer trouver un travail après sa formation – et ce quel que soit son diplôme.
Thibaut A. Loubelo Mankessi, Hamm, Allemagne

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires