Tromperies, filles de joie et viagra

Publié le 14 mai 2006 Lecture : 2 minutes.

Jacob Zuma n’est pas la première personnalité sud-africaine à être poursuivie par la justice dans une affaire de nature sexuelle. En janvier 2004, Seeraj Desai, un juge réputé du Cap, a été jugé, accusé d’avoir violé une militante de la lutte contre le sida, Salome Isaacs, alors qu’ils séjournaient ensemble à Bombay, en Inde, pour assister au Forum social mondial.
Dans le milieu politique, une autre personnalité de premier plan du Congrès national africain (ANC), comme Zuma, a eu par le passé à pâtir de problèmes de murs. Il s’agit de Winnie Mandela.
En 1991, lors de son procès pour le meurtre du jeune Stompie Sepei, elle a subi de plein fouet un déballage de ses liaisons extraconjugales. Un dur épisode qui a ébranlé ses relations avec Nelson Mandela, causé sa mise à l’écart de la cérémonie d’investiture de son mari en 1996 et conduit à leur divorce deux ans plus tard. Ailleurs sur le continent, il est arrivé que des personnalités politiques de premier plan soient mêlées à des scandales sexuels.
Le général putschiste Sani Abacha, qui a « régné » sur le Nigeria de 1993 jusqu’à sa disparition brutale, le 8 juin 1998, a fait l’objet de graves accusations. Mort à l’âge de 54 ans, officiellement de crise cardiaque, il aurait succombé, victime du Viagra. Une thèse persistante sur sa mort, reprise par le Sunday Times de Londres, indique qu’il a été pris de convulsions alors qu’il était en pleine activité sexuelle avec deux prostituées. Son cur n’a pas supporté les ébats. Une autre version, proche de la première, rapporte qu’Abacha a été empoisonné au Viagra « trafiqué ».
Tout aussi mystérieuse est la mort, le 1er août 2002 à Ouagadougou, de Balla Keïta, ancien ministre de l’Éducation nationale de Félix Houphouët-Boigny et ex-conseiller spécial de Robert Gueï. Deux heures avant son assassinat, Keïta a reçu une jeune femme à la villa 142 de la Maison des hôtes de l’État, dans le quartier chic de la Zone du bois, où il vivait en qualité de réfugié politique. La visiteuse partie, il a été retrouvé mort, poignardé de plusieurs coups de couteau, notamment au cou et à l’épaule. L’autopsie a révélé que la victime a été droguée aux barbituriques, avant d’être poignardée. Les enquêteurs ont privilégié la piste de la jeune femme. L’épouse du défunt leur a révélé l’existence d’une Ivoiro-Burkinabè née en Côte d’Ivoire. Laquelle avait ses entrées chez les Keïta à Abidjan, du temps où Balla était conseiller spécial de Gueï. Une « piste ivoirienne » a également été scrutée pour élucider l’assassinat de celui qui était devenu en mai 2002 secrétaire général de l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI, un parti d’opposition).
Il n’est pas rare, non plus, que des hommes au pouvoir en Afrique stigmatisent les murs sexuelles de leurs adversaires pour les affaiblir ou pour les discréditer. Ainsi de l’accusation de viol contre l’opposant ougandais, Kizza Besigye, à la veille de la présidentielle de février 2006. « Le docteur Besigye m’a forcée à avoir des relations sexuelles avec lui. Cela s’est passé fin 1997 », a déclaré la présumée victime lors du procès qui s’est ouvert à Kampala le 3 janvier. Le montage était trop gros pour pouvoir aller loin.

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