Orsenna sur la route du coton

Publié le 14 mai 2006 Lecture : 1 minute.

« Ton travail m’a intéressé en raison de la matière première qu’il traite, bien sûr, mais aussi de l’ouverture sur la mondialisation qu’il manifeste. » Ancien ministre de Michel Debré et de Georges Pompidou, Edgar Pisani (87 ans) a rendu un hommage appuyé à son ami Erik Orsenna, dont le film Sur les routes du coton (inspiré de son livre Voyage aux pays du coton, publié chez Fayard au mois d’avril) a été projeté en avant-première le 10 mai à Paris. Les ambassadeurs du Mali, du Burkina et de Guinée-Bissau, plusieurs cadres de Dagris, l’opérateur historique des industries cotonnières africaines, et de nombreux acteurs de la coopération participaient à la manifestation.
De Koutiala (Mali) à Datang (Chine), via Lubbock (Texas), Ciuba (Brésil) et la vallée de la Vologne (France), Orsenna (59 ans) a mené l’enquête. Les images défilent : producteurs rivés à la tâche, usines d’égrenage de la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT), qualifiées de « plus grand kolkhoze du monde », lobbyistes agricoles américains, diplomates et hommes politiques, scientifiques penchés sur leurs éprouvettes, ouvriers du textile chinois, ces esclaves des temps modernes
Au grand jeu libéral de l’offre et de la demande, Brésiliens et Chinois raflent la mise. Les premiers obtiennent la meilleure productivité sur leurs immenses exploitations, au prix d’un massacre méthodique de la forêt amazonienne. Les seconds sont de très loin les plus compétitifs. On devine comment !
Et l’Afrique dans tout ça ? Elle ne doit pas s’attendre à une baisse des subventions américaines. Au moins à court terme : l’élection présidentielle aura lieu dans un peu plus de deux ans. Si Orsenna brocarde le système politico-économique outre-Atlantique, il n’en loue pas moins le formidable instinct du marché des Américains, en quête perpétuelle de nouveaux produits, tandis qu’Européens et Africains, plus conservateurs, ont tendance à se reposer sur leurs lauriers.
Le film sera proposé aux téléspectateurs de la chaîne franco-allemande Arte, le 16 mai. Avant de faire le tour des télés africaines.

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