Le FMI coupe les vivres

Publié le 14 mai 2006 Lecture : 1 minute.

A moins de trois mois des élections présidentielle et législatives, le Fonds monétaire international (FMI) a décidé de couper les vivres à la République démocratique du Congo (RDC). De retour des réunions de printemps des institutions de Bretton Woods, à Washington, le gouverneur de la Banque centrale du Congo, Jean-Claude Masangu Mulongo, s’est chargé d’annoncer la mauvaise nouvelle à la presse : « Les services du FMI ont relevé l’impossibilité pour la RDC d’accéder à la dernière tranche au titre de l’appui à la balance des paiements [NDLR : 18,6 millions de dollars]. On nous reproche une grande lenteur dans l’exécution des réformes structurelles. » Les diplomates, quant à eux, vont beaucoup plus loin que la version officielle. Le FMI a constaté d’importants dérapages budgétaires à l’approche de l’échéance électorale, une explosion des frais de mission, une inflation qui remonte à 22 % après avoir été contenue à moins de 10 %. Pour les bailleurs de fonds, les différentes composantes du gouvernement de réconciliation cherchent à faire passer leurs projets pour financer la campagne. Le FMI a donc décidé de remplacer le Programme économique du gouvernement (PEG), qui lie la RDC à ses partenaires financiers depuis avril 2002, par un Programme relais de consolidation (PRC). Visant à assainir les finances publiques, ce nouveau programme ne bénéficiera d’aucune assistance extérieure, les autorités devant fonctionner avec leurs propres moyens. Un manque à gagner énorme alors que le budget de l’État, 2 milliards de dollars, ?est financé à 57 % par la communauté internationale, ce qui pourrait conduire les autorités, bien qu’elles s’en défendent, à faire marcher la planche à billets.

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