Du bon usage des prisons

Publié le 14 mai 2006 Lecture : 1 minute.

Pour les hommes politiques, il y a un bon usage de la prison, lieu privilégié de méditation et d’imagination. L’histoire coloniale, du Maghreb à l’Inde, abonde de conflits qui ont trouvé un début de règlement derrière les hautes murailles des centrales pénitentiaires.
La prison Hadarim, où Israël enferme les détenus palestiniens, vient peut-être d’en fournir une nouvelle illustration : c’est là qu’une plate-forme politique à la fois judicieuse et courageuse a été élaborée. Négociée par Marwane Barghouti pour le Fatah et Abdelkhaleq Natché pour le Hamas, elle met en avant des positions qui ont quelque chance de peser sur le cours des événements. En premier lieu, elle recommande l’établissement, au côté d’Israël, d’un État palestinien dans les frontières de 1967. Ensuite, elle propose que la résistance soit limitée aux territoires occupés et ne s’étende plus à Israël (dans ses limites internationales). Enfin, elle appelle de ses vux la constitution d’un gouvernement d’union nationale.
Approuvée par les autres factions palestiniennes, du Front populaire au Djihad islamique, elle a été communiquée le 10 mai à Mahmoud Abbas. Le président de l’Autorité palestinienne s’est empressé d’adopter les « positions de ces héros ».
Frémissement également du côté israélien. L’unilatéralisme hérité d’Ariel Sharon – qui s’apparente à un rejet du processus de paix – est tempéré par les prises de positions du travailliste Amir Peretz, l’atypique ministre de la Défense, qui a invité le Premier ministre Ehoud Olmert à prendre langue avec Mahmoud Abbas afin de le renforcer. Il préconise également de débloquer une partie des recettes des taxes confisquées par Israël (environ 50 millions de dollars) pour financer des projets humanitaires dans les Territoires.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires