Charité bien ordonnée

Publié le 14 mai 2006 Lecture : 2 minutes.

J’apprends que trois pays arabo-musulmans sont entrés dans le club très fermé des nations philanthropes : celles qui, par solidarité et compassion, donnent de l’argent aux autres, les démunis, pour contribuer à les sortir du malheur ou simplement du besoin.
Ces trois pays néophilanthropes sont :
– L’Arabie saoudite, 25 millions d’habitants et un revenu annuel moyen de 13 000 dollars par personne.
– Qatar : 700 000 habitants avec un revenu annuel moyen de 40 000 dollars par personne.
– Les émirats arabes unis : 4,5 millions d’habitants disposant en moyenne de 30 000 dollars par an.
Ils ont cédé tous les trois, semble-t-il, à un même élan de générosité et décidé de voler au secours d’un grand pays de 300 millions d’habitants, très riche puisque le revenu annuel par habitant y est de 42 000 dollars (un des plus élevés du monde).

Fort éloigné géographiquement du Moyen-Orient, ce grand pays a été frappé par un malheur que son gouvernement n’a su ni prévenir ni réparer. Il a pour président actuel George W. Bush et pour nom les États-Unis d’Amérique.
Pour aider ce malheureux pays à se remettre des dégâts causés par l’ouragan Katrina, le Qatar, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite lui ont alloué 100 millions de dollars chacun, et ils les ont distribués aux universités, aux hôpitaux et à la Croix-Rouge de la région dévastée, le reliquat étant versé à un fonds spécial créé par les anciens présidents Bush (père) et Clinton.
L’ambassadeur du Qatar aux États-Unis a justifié ainsi la démarche des donateurs : « L’ouragan Katrina a été si dévastateur que chacun de mes compatriotes, comme tous les hommes et toutes les femmes dans le reste du monde, a éprouvé le désir de donner »

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Ces mêmes généreux philanthropes en ont fait beaucoup moins pour leurs coreligionnaires et voisins pakistanais lorsque quelques dizaines de milliers d’entre eux ont été chassés de chez eux par un tremblement de terre dévastateur (ils sont encore plusieurs milliers à survivre, exposés au froid, sous des tentes).
Sollicités tout récemment par un autre pays frère, qui se trouve être membre, comme eux, de la Ligue des états arabes – et dans le plus grand besoin -, ils ont mis la main à la poche, sans enthousiasme apparent, et ont estimé que la pauvre Palestine, car c’est d’elle qu’il s’agit, ne mérite qu’une cinquantaine de millions de dollars.
Deux fois moins que la lointaine et riche Louisiane

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