Ce que lisent les Libyens
Tripoli compte de nombreuses librairies. Dans les artères des alentours de la place Verte, la plupart font aussi papeterie et proposent principalement des livres en arabe. Dans la rue Mezran, au centre-ville, la librairie Fergiani, ouverte il y a deux ans, détonne. Sur la devanture, le nom du magasin est inscrit en arabe mais aussi en anglais. À l’intérieur, sur les rayonnages garnis et attrayants, des livres en arabe, en anglais et même en français. Selon le gérant, « ce qui marche le mieux, ce sont les horoscopes et les histoires romantiques ». Les premiers, achetés principalement par une clientèle féminine, sont fabriqués en France. Quant aux « histoires romantiques », ce sont des traductions, en arabe, des romans à l’eau de rose de la célèbre maison d’édition Harlequin.
Autres ouvrages très vendus : les biographies ou autobiographies des people moyen-orientaux. Les Libanaises sont sur tous les fronts : chanteuses, astrologues, présentatrices télé Elles affichent leurs brushings décolorés sur des couvertures tape-à-l’il. Mais les Libyens aiment aussi la littérature. « Parmi les romanciers étrangers les plus prisés, on trouve Gabriel García Márquez, Isabel Allende, Paulo Coelho et Orhan Pamuk », explique le gérant, qui possède une autre librairie dans le centre de Tripoli et deux autres à Londres. Du côté des nationaux, le plus demandé est Ibrahim el-Koni, né en 1948, d’origine touarègue, et qui vit aujourd’hui en Suisse. Il est auteur de romans, de nouvelles, de poèmes et d’aphorismes inspirés par son désert natal, et a été traduit en français (Les Mages, Phébus, 2005 et L’Oasis cachée, Phébus, 2002).
« Nous avons deux autres auteurs appréciés : El Saadek al-Nayoum et Ahmed Ibrahim el-Faki. Les livres pour enfants et les livres de cuisine marchent aussi très bien », indique le libraire. Qui précise : « Les livres sont chers en Libye, il faut débourser 15 dinars (environ 10 euros) pour un roman. Les dictionnaires et les encyclopédies atteignent les 70 ou 100 dinars. Il existe des collections bon marché comme ces classiques anglais à 5 dinars. » Encore faut-il comprendre la langue de Shakespeare
Bien sûr, on trouve le Livre vert de Kadhafi, qui énonce les principes de la Grande Jamahiriya, l’« État des masses », en français, en anglais, en espagnol, en italien Et, pas très loin, un livre intitulé Escapade en enfer et autres récits, publié en 1998 par Stanké, une maison d’édition québécoise. Son auteur : Mouammar Kadhafi !
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