Bilan mitigé

Publié le 14 mai 2006 Lecture : 1 minute.

La communalisation intégrale est à présent effective. Ces élections doivent consacrer la démocratie à la base. Avant de nous projeter dans l’avenir de la décentralisation, il n’est pas inutile de tirer les leçons des dix premières années. Raogo Antoine Sawadogo, ex-président de la Commission nationale de la décentralisation (CND), en dresse quelques acquis. Les statistiques de la CND indiquent par exemple qu’en 1995 le budget des 33 communes réunies atteignait à peine 2 milliards de F CFA. Quatre ans après, il était passé à 15 milliards. Autre exemple, l’amélioration des taux de recouvrement des recettes de l’État. Avant l’arrivée des municipalités, ils oscillaient entre 70 % et 80 %. Désormais, ils atteignent généralement 100 %.

Mais de nombreux spécialistes pointent du doigt certaines insuffisances dont, en premier lieu, « l’absence de vision prospective » des élus locaux. « Ils se contentent d’inaugurer des écoles, des maternités, bref de faire du saupoudrage. Ils n’ont généralement pas de projet pour les quinze ou vingt ans à venir », martèle Raogo Antoine Sawadogo. Il y a aussi l’absence ou la faiblesse du dialogue social. Sans parler de la lenteur dans le transfert des compétences et des ressources, de leur insuffisance et de la faible mobilisation des ressources propres, lotissements, des spéculations foncières, des détournements de biens publics Bref, à ce jour, le bilan de dix ans de décentralisation reste assez mitigé. Aujourd’hui, l’on passe à la vitesse supérieure, et la volonté de parfaire le processus existe réellement. Les nouveaux élus auront du pain sur la planche.

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