BDEAC : après la crise

Publié le 14 mai 2006 Lecture : 2 minutes.

Banque de développement des six États de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), la BDEAC aura connu une histoire symptomatique. L’établissement, créé en décembre 1975, sombre dans les difficultés financières dans les années 1990, jusqu’à interrompre son activité de financement. La Banque n’échappe pas à l’époque à la lame de fond qui décime un nombre important de banques de développement en Afrique. Après dix ans de léthargie, les administrateurs mettent en uvre plusieurs réformes institutionnelles pour sortir de la crise. La principale décision est de réduire la part des États membres dans le capital de la BDEAC, qui est ramenée de 72 % à 51 %. Parmi les autres actionnaires figurent notamment la Banque centrale des États de l’Afrique centrale, la France, la Banque africaine de développement et le Koweït. Après l’entrée en fonctions d’une nouvelle équipe de gestion, dirigée par Anicet Georges Dologuélé, actuel président, les financements reprennent au milieu de l’année 2003, d’abord très lentement. Trois ans plus tard, la BDEAC sort de sa convalescence. L’année 2005 s’est ainsi achevée sur une note d’optimisme, puisqu’elle aura été nettement plus active que le cru 2004. Les engagements de la BDEAC ont atteint 20,3 milliards de F CFA, contre 6 milliards au cours de l’année précédente, et ont porté sur le financement de sept projets, de deux études et d’une prise de participation. Depuis la décision de reprise de financement en juin 2003, la Banque s’est engagée à financer des projets à hauteur de 27,7 milliards de F CFA. Depuis sa création, le niveau des engagements cumulés atteint 84,9 milliards de F CFA pour 95 projets financés.
La Banque poursuit également sa stratégie de diversification des sources de financement. En 2005, la Banque européenne d’investissement a ainsi accordé à la BDEAC une ligne de crédit de 15 millions d’euros pour le financement de projets promus par des entreprises du secteur privé des pays de la Cemac et une facilité de garantie pour un montant de 5 millions d’euros pour le cautionnement partiel des prêts de la BDEAC à des entreprises du secteur privé. Pour l’année en cours, le conseil d’administration de la BDEAC a déjà approuvé quatre opérations portant sur un total de près de 10 milliards de F CFA. Parmi les prêts accordés figure un crédit de 6,56 milliards de F CFA à la société d’électricité camerounaise AES Sonel pour le financement partiel de son programme quinquennal d’investissement. Par ce type d’opérations, la BDEAC reprend doucement sa place parmi les banques de développement du continent africain. Certes, elle a financé en 2005 quatre fois moins de projets que sa consur ouest-africaine, la BOAD, et ses engagements cumulés depuis sa création sont bien loin d’atteindre les 900 milliards de F CFA financés par la BOAD depuis 1976. Mais son histoire aura été plus chaotique, à l’image d’une intégration centrafricaine qui n’est pas non plus au stade d’avancement de celle de l’Afrique de l’Ouest.

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