« Oncle » Omar Souleimane

Publié le 14 janvier 2008 Lecture : 2 minutes.

Depuis la Révolution de 1952, l’Égypte a été dirigée par trois militaires. Gamal Abdel Nasser (1952-1970), Anouar al-Sadate (1970-1981) et Hosni Moubarak depuis 1981. Sadate et Moubarak ont succédé à leurs prédécesseurs parce qu’ils étaient des officiers de haut rang et occupaient le poste de vice-président. Moubarak, lui, s’est toujours refusé à mettre en application la disposition constitutionnelle aux termes de laquelle le président doit désigner un vice-président qui lui succéderait en cas de vacance du pouvoir. Parmi les explications possibles à cette réticence : le fait que, traditionnellement, le poste de vice-président échoit à un militaire, donc à un rival potentiel. En outre, Moubarak ne pouvait désigner l’un de ses fils sans susciter des remous parmi les officiers prétendants. Cela n’a pas empêché la rumeur de faire du général Omar Souleimane (72 ans), chef des services de renseignements, auréolé par son rôle de médiateur entre responsables israéliens et palestiniens, un successeur possible. Cette hypothèse semble enterrée depuis plusieurs mois. De successeur potentiel et rival, Souleimane est devenu « l’oncle » préféré de Gamal. Il était son témoin à son mariage (un rôle réservé dans la tradition aux oncles préférés).
Dès lors que Gamal contrôle l’appareil du parti et que la Constitution a été amendée pour favoriser son éventuelle élection, Moubarak développe l’idée selon laquelle son successeur pourrait ne pas être issu des rangs de l’armée. Au dernier congrès du PND, en novembre 2007, il a parlé d’une Égypte en voie de transition vers un « État civil fondé sur les valeurs de citoyenneté ». À cette occasion, et en réponse à la question d’un journaliste qui lui demandait si les militaires désigneraient le prochain président, Gamal a répondu que « la nation choisirait son prochain président à travers les procédures légales de succession ».
En réalité, on ne s’attend pas à ce que l’armée, momifiée par les privilèges, purgée de ses éléments soupçonnés d’islamisme, solidement tenue par le maréchal Hussein Tantawi et dont les cadres sont formés en Amérique se prononce sur la succession. Les officiers n’ont d’autre choix que d’approuver, ou d’être démis. Pour le général Hossam Sewilam, ancien membre de l’état-major, « les militaires ont depuis longtemps été éloignés de la politique. La succession n’est pas notre affaire ». Seuls les survivants de l’ère nassérienne peuvent oser une opinion. Comme Amin Howeidy, ancien ministre de la Défense et ancien chef des services de sécurité, aujourd’hui à la retraite, qui estime que « Moubarak ferait l’erreur de sa vie en agissant comme si le pouvoir était devenu héréditaire ».

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