Du mauvais usage de la prospérité

Publié le 14 janvier 2008 Lecture : 1 minute.

Les Arabes croulent sous l’argent Pas tous, évidemment, mais pris globalement ils disposaient, selon le Fonds monétaire international (FMI), de quelque 900 milliards de dollars d’avoirs en devises à la fin de 2007, soit 20 % du total mondial (alors qu’ils ne représentent que 5 % de la population du globe). C’est six fois plus qu’en 2001. Ils produisent environ 26 millions de barils de pétrole par jour. Au prix actuel de l’or noir (90 à 100 dollars le baril), cela représente une manne de plus de 2 milliards de dollars par jour ! Rien d’étonnant si la croissance économique est au plus haut. Selon le rapport de la Banque mondiale sur les perspectives mondiales, publié le 9 janvier, la région Afrique du Nord/Moyen-Orient (Mena) a connu une période de prospérité inégalée : plus de 5 % de croissance par an dans les années du boom pétrolier (2004 à 2007), contre moins de 4 % en moyenne de 1991 à 2000. Un rythme qui devrait se maintenir pendant les années à venir (5,4 % en 2008 et 5,3 % en 2009).
Mais si l’Algérie, par exemple, utilise l’argent du pétrole pour financer d’énormes chantiers d’infrastructures économiques et sociales, les pays du Golfe, eux, en font un usage plus discutable : répliques des musées du Louvre et de Guggenheim, copie de la ville de Lyon, gratte-ciel, îles artificielles, achat d’actions dans les sociétés américaines et européennes, sans compter les milliards de dollars consacrés aux achats d’armes et d’avions. Autant de projets de prestige ou d’investissements sans grands effets sur la production locale de biens. Comme en témoigne le décalage persistant avec l’Asie du Sud-Est, qui, avec moins d’argent, réalise des performances économiques bien meilleures (9 % à 10 % de croissance).

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