Bush ne fera pas de miracle

Publié le 14 janvier 2008 Lecture : 2 minutes.

Quatre présidents américains se sont rendus en Israël la dernière année de leur mandat, mais il n’y a eu de véritables liens d’amitié qu’entre Bill Clinton et Itzhak Rabin. Clinton n’appréciait pas seulement les qualités d’analyse de Rabin, il était également convaincu que Rabin livrait toujours le fond de sa pensée. Lorsqu’il saluait Rabin en hébreu en lui disant « Shalom, haver » – « Adieu, mon ami » -, il était sincèrement au bord des larmes.
Nixon et Carter ont eux aussi fait le voyage d’Israël à la fin de leur mandat. Nixon, à en juger par les enregistrements de la Maison Blanche, n’adorait pas les Juifs. Mais au cours de la guerre du Kippour, il a donné son accord à un pont aérien pour la livraison d’armes à Israël. Carter, grand adversaire de l’occupation, a été le maître d’uvre de Camp David. Leurs visites n’ont duré que l’espace d’un instant.
Bien entendu, le voyage présidentiel le plus important a été celui d’Anouar al-Sadate : une initiative qui a marqué l’Histoire, mais qu’il a payée de sa vie. Malheureusement, il n’y a jamais eu la visite du président Hosni Moubarak, pour laquelle les Israéliens auraient donné la prunelle de leurs yeux. Si Moubarak avait eu le courage et la lucidité de Sadate, nos relations avec les Palestiniens ne seraient pas ce qu’elles sont aujourd’hui.

La venue de Bush en Israël pour sa dernière année de présence à la Maison Blanche n’est pas un geste qui puisse imposer un accord de paix à Israël et aux Palestiniens. Dans les interviews qu’il a accordées à Yediot Aharonot et à la deuxième chaîne, il est apparu comme un diplomate naïf qui a déclaré qu’un accord général serait signé à la fin de la guerre. Un étrange propos quand on sait que Bush a soigneusement évité toute initiative sérieuse qui aurait pu promouvoir la paix au cours des sept dernières années, à part une « vision » et une « feuille de route » dont les deux camps se sont servis pour ne rien faire.
Ehoud Olmert est le genre de politicien qui sait se rendre sympathique à ceux dont il a besoin. Il a le sens de l’humour. C’est un maître de la tape dans le dos et un homme qui connaît les plaisirs de la vie. Je suis sûr que Bush apprécie sa compagnie, bien qu’il ait probablement une plus haute opinion d’Ariel Sharon – non pas parce que Sharon a eu le culot de démanteler certaines colonies, mais parce qu’il a passé la plus grande partie de son temps à cogner sur les Arabes.

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De toute façon, l’idée d’imposer un règlement de paix à l’État hébreu n’a jamais été une priorité pour Bush tout au long de sa présidence. Sa visite en Israël a été rajoutée à une tournée dans les pays arabes qui sont importants pour l’Amérique : Koweït, Bahreïn, Émirats arabes unis, Arabie saoudite et Égypte. L’objectif est de calmer la peur qu’inspire la menace nucléaire iranienne et de mettre fin à la confusion embarrassante qu’a provoquée la déclaration des services de renseignements américains selon laquelle l’Iran avait renoncé à fabriquer la bombe. Un tel parcours ne pouvait pas ne pas inclure une visite en Israël afin de se pencher sur le foyer du fondamentalisme islamique qui est en train de se développer à Gaza.

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