Nucléaire pour tous !

Publié le 14 janvier 2007 Lecture : 2 minutes.

Dans quelques décennies, les réserves africaines en énergie fossile (pétrole et gaz) seront épuisées, alors que les besoins du continent devraient augmenter à un rythme soutenu. Disponibles à profusion, les énergies renouvelables, solaire ou éolienne, demeureront trop coûteuses. Reste le nucléaire. Mais la simple évocation de la maîtrise de l’atome inquiète. Hiroshima et Tchernobyl sont encore dans toutes les mémoires. Le dossier iranien, qui obsède les capitales occidentales, n’est pas pour rassurer. Pourtant, l’option du nucléaire civil semble avoir été retenue par les dirigeants du continent. Comme l’ont confirmé les travaux d’une conférence régionale dédiée à la contribution du nucléaire au développement de l’Afrique, tenue à Alger, les 9 et 10 janvier. Dans son intervention inaugurale, l’Égyptien Mohamed el-Baradei, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a assuré les participants du soutien de l’Agence pour appuyer ce processus qui nécessite autant de savoir-faire que de précaution. Une disponibilité bienvenue quand on sait que la moyenne annuelle de consommation en Afrique – 500 kilowattheures par habitant est dix-sept fois inférieure à celle des pays de l’OCDE. Il s’agit maintenant de convaincre le reste de la planète que l’Afrique est prête pour l’utilisation d’une technologie aussi dangereuse en cas d’accident industriel, mais dont les applications (de la santé à l’hydraulique en passant par l’environnement et l’agriculture) devraient donner un coup d’accélérateur au développement du continent.

Civil ou pas, le nucléaire inquiète. Pour lever toute équivoque, l’hôte de la conférence, le président algérien Abdelaziz Bouteflika, s’est fait l’avocat de l’Afrique en rappelant que le continent peut se prévaloir de l’absence de tout arsenal militaire nucléaire depuis le démantèlement du programme de l’Afrique du Sud, version apartheid. Il a admis, en revanche, que des garanties sur un usage exclusivement pacifique ?devaient être requises. L’Afrique est en mesure de les donner pour obtenir une démocratisation de l’atome, jusque-là monopolisé par une poignée de pays. C’est pourquoi les travaux de cette conférence seront soumis au sommet de l’Union africaine (UA) prévu à Addis-Abeba, les 29 et 30 janvier.

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