Neshez, la bande (très) originale

Publié le 14 janvier 2007 Lecture : 2 minutes.

« Io sono Tunisino » Entêtant, entraînant, le refrain de la musique de VHS Kahloucha, en écoute sur le site Internet www.kahloucha.com, est signé Neshez. Neshez (« dissonance » ou « cacophonie » en arabe) est un duo formé en 1994 à Tunis par Skander Bouassida (oud, percussions) et Heykel Guiza (chant, guitare) et qui compte déjà une centaine de « compos » à son actif, encore jamais commercialisées mais dont les copies circulent depuis longtemps dans les milieux underground et branchés de la capitale.
Les deux compositeurs sont issus de couples mixtes plutôt aisés. Skander, 32 ans, tuniso-allemand, est chirurgien, installé depuis trois ans en Allemagne, où il exerce à l’hôpital. Heykel, 33 ans, est un Belgo-Tunisien que les hasards de la vie ont mené à Berlin, où il étudie (langues et civilisations moyen-orientale, arabe et hébraïque) et travaille (il s’occupe de l’enfance réfugiée en difficulté). Leur musique, qui mêle avec bonheur guitares, basse, percussions et oud (luth oriental), se situe au croisement des influences de la pop anglaise, du reggae, du ragga et du malouf, et est à leur image : inimitable, cosmopolite, et pourtant tellement tunisienne. Comment la qualifier ? Notre duo n’aime pas trop le terme fusion, qu’il juge réducteur, et qui ne rend pas assez compte de l’originalité du son Neshez. Faute de mieux, on s’en contentera
« Neshez, c’est d’abord un feeling, une histoire d’amour artistique entre Heykel et moi, qui a survécu au temps et à nos évolutions respectives, mais c’est surtout un projet musical, explique Skander. Tout est parti du grunge de Nirvana. C’était notre époque TSA (Trip Sister Action), le nom du groupe lycéen que nous formions avec notre compère Jean Dalmayrac. Ensuite, on a perfectionné notre technique, découvert le oud, et évolué en mixant irrévérencieusement les instruments. La plupart des morceaux sont en arabe dialectal. C’est cette touche anticonformiste, briseuse de carcans, et aux antipodes de la variété, qui fait que notre musique parle aux gens. » Avec les royalties du film, le groupe, qui a signé avec un label allemand, veut sortir son premier album « pro » en juillet. Composé d’une sélection de 13 morceaux, il s’intitulera Best of Neshez !

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires