BKM marque son territoire

Publié le 14 janvier 2007 Lecture : 2 minutes.

C’est dans la nuit du 31 décembre que le nouveau secrétaire général de l’ONU a annoncé la nomination de ses deux premiers – et plus proches – collaborateurs : son porte-parole, la Haïtienne Michèle Montas, et son chef de cabinet, l’Indien Vijay Nambiar. Deux personnalités issues du « Sud ». Diplômée de l’université new-yorkaise de Columbia, ex-journaliste à Radio Haïti Inter, où elle rencontra son futur époux, Jean Dominique, Michèle Montas, la cinquantaine révolue, est célèbre à Haïti pour son militantisme. Après l’assassinat de son mari, en 2000, elle échappe elle-même à plusieurs reprises à la mort.
Elle quitte Haïti en 2002 après le meurtre de son garde du corps. Nommée rédactrice en chef de l’unité francophone de la radio de l’ONU, elle recevra plusieurs distinctions, notamment le prix Reporters sans frontières (2002).
Vijay Nambiar, 63 ans, est un vétéran de la diplomatie asiatique. Ban Ki-moon démontre ainsi qu’il ne tient pas rigueur à l’Inde d’avoir présenté contre lui Shashi Tharoor. Mais la nomination de Nambiar signifie le départ de Shashi Tharoor, qui était secrétaire général adjoint chargé de la communication et de l’information. Diplômé ès sciences politiques de l’université de Bombay, Nambiar a été chef du Conseil national de la sécurité avant d’entrer à l’ONU en mars 2006. Diplomate de carrière, il a été ambassadeur dans plusieurs pays, notamment au Pakistan, en Chine, en Afghanistan et en Algérie (1958-1988) avant de représenter son pays à l’ONU (2002-2004). C’est là qu’il est remarqué par Kofi Annan, qui le nomme conseiller spécial avec rang de secrétaire général adjoint.
C’est entouré de ses deux proches collaborateurs que Ban Ki-moon a entamé, le 2 janvier, sa première journée de travail. Premier geste, il se rend dans la salle de méditation du hall des visiteurs afin de rendre hommage aux soldats de la paix, morts au service de l’ONU (22 en 2006). Deuxième geste, il réconcilie le secrétariat général avec le syndicat du personnel, dont il reçoit les représentants et à qui il promet de les consulter régulièrement (une tradition rompue par Kofi Annan au cours de son second mandat). Il a promis d’être « flexible et pragmatique » dans sa volonté de réformer l’organisation « afin de mieux répondre aux exigences du XXIe siècle » avant de visiter plusieurs bureaux pour s’entretenir avec les fonctionnaires.
Outre la Tanzanienne Asha-Rose Migiro (voir ci-contre), BKM, comme on le surnommait déjà en Corée du Sud, a désigné, le 3 janvier, une Mexicaine, Alicia Bárcena Ibarra, 54 ans, au poste de secrétaire général adjoint chargé de la gestion administrative (elle était chef de cabinet de Kofi Annan). Puis il a nommé le diplomate britannique John Holmes, ancien ambassadeur en France, au poste de secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires. Le 5 janvier, il a rappelé à tous les secrétaires généraux adjoints et sous-secrétaires généraux nommés par Kofi Annan qu’il attend leur lettre de démission. Cette démission volontaire concerne environ une centaine de hauts responsables. « Elle offrira au secrétaire général la flexibilité dont il a besoin pour former sa nouvelle équipe », a expliqué Michèle Montas lors de son point de presse quotidien.

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