Paris brûle !
À travers les médias américains, européens ou japonais…
Publié le 13 novembre 2005 Lecture : 2 minutes.
Les scènes de violences urbaines qui déchirent les banlieues françaises ont fait le tour du monde. Des États-Unis au Japon en passant par la Russie, les médias relaient les images des véhicules en flammes et des heurts nocturnes qui opposent manifestants et forces de l’ordre. Télévisions, radios et presse écrite, tous ont renforcé temporairement leurs bureaux parisiens et dépêché leurs correspondants sur place.
« Paris brûle », « La France est au bord de la guerre civile » : à grand renfort d’images « spectaculaires », les chaînes d’information américaines – CNN en tête – consacrent la une de leurs journaux aux événements qui secouent l’Hexagone. Qui, à en croire certains commentaires, serait à feu et à sang. « C’est le Katrina des désastres sociaux », a lancé le correspondant de la chaîne Fox News. Une image largement répandue dans les médias outre-Atlantique, qui comparent la réaction du gouvernement français à l’inertie dont avait fait preuve l’administration Bush après le passage du cyclone.
Même vision apocalyptique à Moscou, où le quotidien d’opposition Kommersant titre sur « la France en état de pogrom » et estime que « la panique a gagné l’élite politique française ».
Dans les capitales européennes, on craint surtout la contagion. « Que personne ne se frotte les mains, les bourrasques de l’automne français pourraient être le prélude à un hiver européen », avertit le quotidien catalan La Vanguardia. À Amsterdam, Berlin, Bruxelles, Londres ou Rome, on suit la situation avec inquiétude, craignant « que l’anarchie ne gagne les quartiers musulmans », aux dires du britannique Sun. Car, de l’avis général, la situation explosive qui a conduit à une flambée de violence en France existe dans d’autres villes européennes.
Le modèle d’intégration à la française n’est pas épargné. Au contraire. Son échec fait les délices des médias. Jusqu’à Tokyo, où le quotidien Asahi a publié une caricature de Jacques Chirac tenant par le goulot une bouteille de champagne du cru « Politique d’intégration », sabrée par un jet de pierre. En commentant : « Il a fini par réaliser que le contenu de cette bouteille était bien différent des bulles habituelles » !
