Folle odyssée

Magnifique fresque du monde caraïbe du XIXe siècle.

Publié le 13 novembre 2005 Lecture : 1 minute.

C’est une bien triste histoire qui est née sous la plume de Raphaël Confiant. Son dernier roman, Adèle et la pacotilleuse, raconte les mésaventures de la seconde fille de Victor Hugo, partie à Halifax (Canada) pour retrouver un certain lieutenant Alfred Pinson, entrevu par deux fois lorsqu’elle partageait l’exil de son père dans les îles anglo-normandes. D’Halifax, la jeune femme poursuit son amoureux à la Barbade, où elle est recueillie par Céline Alvarez Bàà, la vendeuse de pacotilles. S’ensuit un curieux voyage à travers l’archipel des Antilles, qui s’achèvera en France, auprès de l’illustre Hugo.
Adèle est devenue folle ; on se demande donc parfois si ce Pinson, qu’elle poursuit sans jamais l’atteindre, a une quelconque existence. Céline est son seul soutien, sa protectrice et son guide. Au fil des escales et des traversées, le lecteur apprend à connaître les deux femmes. L’une est noire, descendante d’esclaves, et bien ancrée dans le monde réel. L’autre est blanche, étrange, étrangère, et sa raison s’est évanouie au soleil d’un amour impossible. Deux femmes si différentes et pourtant si proches.
Magnifique fresque du monde caraïbe du XIXe siècle, Adèle et la pacotilleuse est un voyage tant extérieur qu’intérieur. L’imagination de Raphaël Confiant nous entraîne dans un monde à la fois inconnu et familier. Parfum d’Afrique, d’exil, de souffrance, mêlé de sonorités d’ici et d’ailleurs qui se traduisent dans un langage imagé, ce livre est tout cela en même temps.

Adèle et la pacotilleuse, de Raphaël Confiant, éditions Mercure de France, 350 pages, 20 euros.

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