Ethniquement vôtre

Publié le 13 novembre 2005 Lecture : 1 minute.

C’était au tout début des années 1990. À Mantes-la-Jolie, dans la grande banlieue parisienne, des jeunes issus de l’immigration frappent à la porte d’une patinoire. On leur en refuse l’entrée, parce qu’une fête privée est organisée sur les lieux. Furieux, les jeunes gens incendient des voitures de France Télécom et saccagent un centre commercial. L’expression « violences urbaines » fait son entrée dans le lexique médiatique français.
Selon Florian Chardès, auteur de « La France multiethnique de 2030 : force ou faiblesse géopolitique », une thèse qu’il a soutenue l’an dernier au Collège interarmées de défense, à Paris, le phénomène découle du caractère désormais pluriethnique de la société française. Entre le modèle d’une société vieillissante mais homogène comme le Japon et celui d’une société beaucoup plus jeune mais ethniquement disparate comme les États-Unis, la France ne pourra échapper à la deuxième solution. Pour maintenir sa population à son niveau actuel, il lui faudra autoriser chaque année, à partir de 2006, l’installation sur son territoire de 150 000 nouveaux immigrants. Conséquence : en 2030, la France sera « marquée par un éclatement entre diverses communautés dont la coexistence plus ou moins difficile sera aggravée par les inégalités sociales qui alimenteront les violences urbaines ».
La Seine-Saint-Denis, d’où est partie l’actuelle « révolte des banlieues », est le premier département de la France métropolitaine où les naissances d’enfants d’origine extra-européenne sont plus nombreuses que celles des enfants d’origine européenne. Une situation, estime Chardès, qui « préfigure celle de l’ensemble du territoire métropolitain à compter de 2040 ».

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires