Ahmed Ben Salah : « Rien n’est fondé ! »

Publié le 13 novembre 2005 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique/L’intelligent : Que pensez-vous des affirmations de Laskier sur vos rapports avec le Histadrout ?
Ahmed Ben Salah : Rien de ce qui est écrit dans ce livre me concernant ne correspond à la réalité des faits
J.A.I. : Vous n’avez donc pas uvré personnellement pour la tenue du congrès de la CISL à Tunis en 1957 ?
A.B.S. : C’est la CISL qui a décidé elle-même de tenir son congrès en Tunisie, choisie parce qu’elle était, à l’époque, le seul pays arabe et africain membre de l’organisation.
J.A.I. : Vous n’avez donc pas promis à Cohen-Hadria d’inviter une délégation du Histadrout à y participer ?
A.B.S. : Je n’avais même pas à le faire. Quant à Cohen-Hadria, je l’ai vu à Tunis une ou deux fois. Dans mon souvenir, il était médecin et membre du Parti socialiste français… Je ne crois pas qu’il ait eu affaire avec le mouvement syndical. Tout ce qui est raconté dans le livre concernant Cohen-Hadria et le prétendu rôle d’intermédiaire qu’il aurait joué entre les syndicats tunisien et israélien ne me semble pas correspondre à la réalité.
J’avais personnellement un préjugé très défavorable sur lui en raison de ses positions politiques. Au lendemain de la grande répression de 1952, il a publié une opinion dans un
journal bruxellois où il caressait dans le sens du poil la puissance occupante française et lui trouvait presque des excuses. Je lui ai alors répondu dans les colonnes du même journal.
Cela dit, je ne me souviens pas avoir discuté avec cet homme à propos de la CISL, du congrès de Tunis de 1957 et encore moins de la présence des dirigeants du Histadrout en Tunisie.
Par ailleurs, je peux affirmer catégoriquement que je n’ai pas revu Reu’ven Barkat, président du Histadrout israélien, depuis notre brève rencontre de juillet 1953.
J.A.I. : Où a-t-elle eu lieu et dans quel cadre ?
A.B.S. : C’était au premier jour du congrès de la CISL à Stockholm On m’avait demandé si j’acceptais de le rencontrer C’est Barkat qui, à l’évidence, avait demandé de me voir. Les présentations faites, ce dernier me lança tout de go, en me serrant la main : « Ah, c’est vous le jeune Tunisien qui veut bâtir son avenir politique sur le dos des Juifs ! [Barkat faisait allusion au rôle de Ben Salah dans la rédaction d’un rapport sur les camps de réfugiés palestiniens au Liban et en Syrie]. » Je lui ai alors dit que je n’étais pas venu pour me faire insulter et je suis parti.

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