Pour un renouveau des relations France-Afrique

Publié le 13 août 2007 Lecture : 2 minutes.

Au lendemain de chaque élection présidentielle, la question des relations franco-africaines revient dans le débat public. L’Afrique et la France sont importantes l’une pour l’autre, et elles doivent renouveler leurs rapports en se fondant sur des valeurs partagées : la solidarité entre les peuples, le progrès, la liberté et la paix.
Dans ce contexte, la coopération pour le développement tient une place significative. Dialogue égalitaire, confiance entre les peuples et entre leurs dirigeants, adaptation des projets pays par pays, doivent en être les maîtres mots. Loin des choix imposés de l’extérieur, par des technocrates omniscients. Près des besoins premiers des populations.
La coopération doit se construire en lien avec la question migratoire. Pour être efficace et acceptée du côté africain, elle doit viser l’objectif plus large du développement en faveur de l’ensemble de la population. Nous devons également disposer d’un instrument spécifique, utilisable en direction des groupes locaux à forte proportion de migrants potentiels. C’est dans ce sens que s’élabore la politique dite du codéveloppement, destinée non pas à se substituer à notre action générale de coopération, mais à la compléter, en accompagnant par des crédits d’appoint, les investissements que les émigrés africains vivant en France, réalisent dans leur pays d’origine.
Notre contribution au développement des pays africains répond à une exigence morale. Mais elle sert, aussi, des intérêts mutuels. L’avenir de nos rapports, doit s’inscrire sous le signe, non pas de l’aide mais de l’entraide, où chacun apporte ses contributions pour construire des équilibres complexes et porteurs d’avenir. Les évolutions que nous devons conduire ensemble nous permettront de progresser au-delà des rapports marchands où se situent les partenaires chinois de l’Afrique et des rapports de force auxquels trop d’Américains donnent encore la priorité. Il nous faudra, dans ce sens, convaincre l’Union européenne : c’est là un des principaux enjeux, encore trop peu évoqué, de sa nécessaire réorientation.
Ainsi doit s’instaurer un dialogue, avec chacun des pays africains pris séparément, mais aussi dans le cadre des ensembles géopolitiques qu’ils constituent, afin de déboucher sur des initiatives bilatérales, de refonder certains des principaux éléments de nos relations multilatérales – francophonie, coopération militaire, zone franc – et de prendre, à plusieurs, des positions morales et politiques, sur des questions d’actualité intéressant l’Afrique, la Méditerranée et l’Europe.
Louis Dominici

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