En bonne voie
En reliant Pointe-Noire à Ouesso, via Brazza, les autorités souhaitent mettre en place un véritable maillage du territoire.
D’ici à trois ans, l’autoroute à quatre voies Brazzaville/Pointe-Noire devrait être opérationnelle. De quoi réjouir les populations et les opérateurs économiques du Congo, qui, jusqu’alors, peinaient à rallier les deux plus grandes villes du pays. Cet axe routier, long de 512 km, a fait l’objet d’un accord de partenariat signé en 2006 entre la Chine et le Congo et d’un appel d’offres international lancé par la Direction générale des grands travaux (DGGT). Il contournera Brazzaville par le nord à partir de Mindouli, formant ainsi un vaste périphérique qui permettra d’éviter la capitale. Le projet, dont les travaux devraient débuter fin août, est financé par Pékin et sera réalisé par des entreprises chinoises. Les négociations sur le montant de son financement sont en cours de finalisation.
Une fois réalisée, cette voie devrait également être reliée à la route d’Ouesso, ville située à proximité de la frontière avec le Cameroun. « Notre objectif est de désenclaver le pays en reliant les régions entre elles et de développer le transit international en assurant des liaisons avec les capitales économiques des États voisins comme l’Angola, le Gabon, le Cameroun et la Centrafrique », assure Jean-Jacques Bouya, délégué général des grands travaux. Il s’agit donc d’intégrer les préoccupations congolaises, inscrites dans le Plan national des transports (PNT), dont la priorité absolue est la liaison Pointe-Noire/Ouesso, et les objectifs sous-régionaux du Plan directeur consensuel des transports en Afrique centrale (PDCT-AC).
Financés sur fonds propres ou extérieurs, mettant parfois à contribution les sociétés forestières, en particulier dans la partie nord-est du pays, les programmes routiers congolais portent sur la réalisation de voies ainsi que sur la réhabilitation et la construction de ponts. C’est donc un véritable maillage du territoire qui devrait se mettre en place, à partir de l’axe principal que représente la route Brazzaville/Pointe-Noire/Ouesso. Parmi les autres réalisations en cours, la reconstruction de la route Brazzaville-Kinkala (sud-est) représente, pour la région du Pool, un enjeu important tant sur le plan politique qu’économique puisqu’elle permettra, entre autres, d’approvisionner la capitale en produits vivriers. Lancés il y a plus de six mois, les travaux, dont le coût s’élève à 40 millions d’euros, sont financés par l’Union européenne. En attendant la fin du chantier, prévue en 2009, l’aménagement des premiers tronçons a déjà permis de relancer la production agricole des zones situées le long de la route. Un bon point pour une région qui a connu presque deux décennies d’isolement. Des pourparlers sont également engagés avec l’Europe en vue du bitumage de l’axe Kinkala-Mindouli. À terme, il sera mis en relation avec le Chemin de fer Congo-Océan (CFCO) et, plus tard, connecté à l’autoroute Brazzaville/Pointe-Noire.
Associés aux programmes de réhabilitation des ports fluviaux – le dragage du port de Brazzaville, financé par l’Union européenne, est en cours – et du CFCO, ces projets routiers permettront à l’ensemble des régions congolaises de se réinsérer dans l’économie nationale. Et au Congo de retrouver sa vocation de pays de transit.
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