Pointe-Noire, porte du Sud

Grâce au dynamisme de son port, la métropole économique congolaise reste le passage obligé pour les échanges avec le reste du pays.

Publié le 13 août 2006 Lecture : 2 minutes.

Ses atouts ne sont plus à démontrer. Grâce à son site protégé par une digue de 1 800 mètres et à sa profondeur, le Port autonome de Pointe-Noire (PAPN) offre des caractéristiques très favorables aux grands navires dont le tirant d’eau dépasse les 13 mètres. Autant de facteurs qui en font le premier port maritime en eaux profondes au sud de Dakar.
Doté d’un vaste port commercial et d’une zone logistique pétrolière, le PAPN dispose de plusieurs installations spécialisées, dont deux parcs à conteneurs et deux parcs à bois ainsi que des silos à ciment et à céréales. Il est capable de recevoir une gamme variée de navires : pétroliers, vraquiers secs, cargos mixtes ou porte-conteneurs. Ils n’ont aucun problème pour accoster. L’entrée et la sortie des bateaux s’effectuent dans d’excellentes conditions d’accès, à travers un bassin portuaire de 84 hectares, qui s’ouvre sur la baie par une passe d’entrée de 280 mètres de longueur, prolongée par un chenal long de 1 200 mètres.
Après quelques années difficiles, dues aux troubles qu’a connus le pays dans les années 1990, le port commercial, dont le trafic annuel a dépassé les 3 millions de tonnes, a retrouvé sa vocation de transit. Outre le Congo et sa capitale Brazzaville, il dessert en effet Bangui (Centrafrique), Kinshasa (République démocratique du Congo, RDC) et N’Djamena (Tchad), via le corridor transéquatorial qui s’articule autour du Chemin de fer Congo-Océan (CFCO), le port fluvial de Brazzaville et la navigation sur le Congo, l’Oubangui et la Sangha. Plus récemment, le port a vu ses activités de transbordement s’accroître. De plus en plus de cargaisons de conteneurs destinées aux ports de Luanda (Angola), de Matadi (RDC) et de Douala (Cameroun), transitent désormais par Pointe-Noire.
Reste que cette vocation de hub est encore sous-exploitée. Pourtant, Pointe-Noire se trouve aux confins d’un hinterland peuplé de plus de 100 millions d’habitants. En outre, le trafic conteneurs est en plein essor. Or Luanda (Angola) et Durban (Afrique du Sud) sont congestionnés. Un atout pour le port ponténégrin, qui pourrait aussi capter une grande part du trafic à destination de l’Afrique de l’Ouest. Pour tirer davantage profit de cette situation, les autorités portuaires ont élaboré un programme d’investissements prioritaires (PIP) dont le coût a été estimé à 60 milliards de F CFA (91,4 millions d’euros). Objectifs : prolonger la digue principale pour limiter les risques d’ensablement du chenal d’accès au port ; étendre le parc à conteneurs, qui sera doté d’une superficie de 17 ha, avec une capacité d’accueil de 250 000 conteneurs ; créer un terre-plein pour le stockage du bois ; et réhabiliter les réseaux d’eau et d’électricité.
Convaincus de l’utilité de ces investissements, qui favoriseront l’intégration sous-régionale, plusieurs bailleurs de fonds, réunis à Pointe-Noire les 28 et 29 mars dernier, se sont déjà engagés à financer le PIP. L’Agence française de développement (AFD) accordera un prêt de 13 milliards de F CFA. La contribution de la Banque européenne d’investissements (BEI) s’élèvera entre 10 milliards et 16 milliards de F CFA, et celle de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC) à 6 milliards de F CFA. Reste à boucler le budget. D’où la recherche active des 30 milliards de F CFA manquants, qui permettraient au PAPN de devenir la « porte du Sud » de la côte occidentale d’Afrique, dont plus de la moitié du trafic provient d’Asie.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires