Contenir l’explosion
Publié le 13 août 2006 Lecture : 1 minute.
Au Nigeria, le transfert de la capitale lagunaire Lagos vers Abuja en 1976 n’y a rien fait. Avec 16 millions d’habitants en 2006, la mégapole économique continue de croître inexorablement, concentrant au passage tous les maux découlant d’une urbanisation chaotique. Bidonvilles, promiscuité, embouteillages, pollutions, sites industriels dangereux situés au milieu des habitations, criminalité galopante : la ville la plus peuplée d’Afrique offre un bien sombre tableau. Selon la Banque mondiale, Lagos devrait dépasser les 23 millions d’habitants en 2015. Elle deviendra alors la troisième ville la plus peuplée au monde après Tokyo et Bombay. Cette explosion démographique, les autorités fédérales tentent de la contenir en s’attaquant aux poches d’extrême pauvreté. Selon le gouvernement de Lagos, leur nombre s’élevait à 43 en 2002. Plus de 1 million de personnes sont entassés dans ces quartiers qualifiés de « zones urbaines dégradées ».
Tous les secteurs – qu’il s’agisse de l’énergie, de l’approvisionnement en eau, de l’évacuation des eaux usées, des transports ou du logement – pâtissent du développement anarchique de la ville. Depuis les années 1980 pourtant, différents plans de réhabilitation ont été lancés. Le président Olusegun Obasanjo a approuvé, en juin dernier, la mise sur pied d’une commission dont l’objectif est la réorganisation totale de la ville. Parmi les projets évoqués, la réhabilitation du chemin de fer avant 2007, la construction de plusieurs routes et la création d’une autorité chargée de réguler les transports de la capitale économique. Le 6 juillet dernier, la Banque mondiale a approuvé via sa filiale IDA (International Development Association) un chantier de 200 millions de dollars destinés à améliorer l’accessibilité des habitants de la ville aux services de base, dans la cadre du Projet de développement métropolitain de Lagos (LMPD). Des initiatives que les violentes inondations du début du mois de juillet devraient accélérer.
