Pour le boss de Google, « Nairobi est un sacré hub « 

Le Kenya est devenu une référence africaine en matière de technologies de l’information et de la communication. Une tendance sur laquelle l’État espère surfer en créant une « Silicon Savannah ».

Susan Oguya et Jamila Abass ont mis au point M-Farm, une application mobile en temps réel. © Sven Torfinn/Panos-REA

Susan Oguya et Jamila Abass ont mis au point M-Farm, une application mobile en temps réel. © Sven Torfinn/Panos-REA

Julien_Clemencot

Publié le 4 mars 2013 Lecture : 2 minutes.

Pour l’heure, Konza ne donne rien d’autre à voir que la savane à perte de vue le long de la route reliant Nairobi à Mombasa. Mais après des années d’attente, les autorités kényanes y ont enfin lancé, en début d’année, le chantier de ce qui pourrait devenir la Silicon Valley africaine – la « Silicon Savannah ». Situé à 60 km de la capitale, ce mégaprojet dont le coût estimé dépasse les 8 milliards de dollars (6 milliards d’euros) est le symbole des ambitions d’un pays souhaitant devenir l’un des foyers de l’innovation au sud du Sahara. Une fois achevé, le site regroupera, outre une université et 35 000 logements, plus de 200 000 emplois. Dix-huit multinationales ont déjà indiqué leur souhait de s’implanter à Konza Techno City fin 2013.

À raison, si l’on en croit Eric Schmidt, patron de Google. « Nairobi est devenu un sacré hub technologique et pourrait s’imposer comme une référence au niveau africain », estimait-il fin janvier, à l’issue d’une tournée l’ayant entraîné également au Rwanda et au Nigeria. Implanté depuis plus de cinq ans au Kenya, le moteur de recherche américain a en partie contribué à ce dynamisme en offrant ses services sur la Toile directement en swahili. Un défi rendu possible par l’amélioration sans précédent des infrastructures : quatre câbles sous-marins, tous mis en service après 2009, relient le pays au réseau mondial. D’autres géants du secteur, comme IBM, Microsoft ou Samsung, ont suivi la tendance en venant étoffer leur présence au Kenya.

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Cerveaux

Mais c’est M-Pesa, le système de paiement et de transfert d’argent de l’opérateur de téléphonie mobile Safaricom, qui le premier a révélé le potentiel des cerveaux kényans en matière de technologies de l’information et de la communication (TIC). D’abord conçu comme un projet non commercial, ce service accessible depuis un simple téléphone portable a conquis depuis 2007 plus de 15 millions d’utilisateurs et représente 17 % des revenus de Safaricom. Il apparaît même comme l’une des principales réussites du mobile banking dans le monde.

Loin de rester cantonnée aux entreprises, l’innovation se propage aussi via les institutions. L’université de Nairobi abrite par exemple un des Fab Labs (ateliers de fabrication numérique) parrainés par le Massachusetts Institute of Technology (MIT, États-Unis). Autre réussite notable, l’incubateur iHub rassemble plus de 7 000 membres et, depuis sa création en 2010, a donné naissance à près de 50 start-up. Autant de forces vives sur lesquelles l’État pourra s’appuyer pour faire du secteur des TIC l’un des principaux contributeurs au PIB à l’horizon 2017. 

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