Alerte à Nouadhibou

Prise record dans le nord de la Mauritanie.

Publié le 13 mai 2007 Lecture : 2 minutes.

Six cents kilos de cocaïne et plus de 1 million d’euros saisis, le chef d’un parti d’opposition interpellé, le fils d’un ancien chef d’État en fuite Jamais encore la Mauritanie n’avait été confrontée à une telle affaire de trafic de drogue.
Tout commence par l’atterrissage d’un bimoteur en provenance du Venezuela, le 2 mai, sur le tarmac de l’aéroport de Nouadhibou, dans le nord du pays. L’appareil s’immobilise en bout de piste, loin des bâtiments de l’aérogare. Accompagnés par la police, les employés de la navigation aérienne locale croient avoir affaire à un atterrissage forcé. Mais quand ils s’approchent de l’avion, l’appareil redécolle en catastrophe après avoir déchargé sa cargaison de drogue destinée, sans doute, à des « correspondants » locaux.
Grâce à l’un des membres du réseau qui a révélé son identité, l’enquête progresse rapidement. Certain que l’avion ne serait pas inspecté parce qu’il possédait vraisemblablement des complices au sein de l’administration aéroportuaire, l’homme s’était engagé à prendre en charge les frais d’atterrissage et de ravitaillement du bimoteur. Son nom ? Sidi Mohamed Ould Haïdalla, fils de Mohamed Khouna Ould Haïdalla, un austère lieutenant-colonel de l’armée, qui a dirigé la Mauritanie entre 1979 et 1984. Une perquisition immédiatement effectuée dans un logement lui appartenant a permis d’y saisir 20,8 millions d’ouguiyas (environ 70 000 euros) en liquide.
Simultanément, la police parvient à mettre la main sur l’avion. L’appareil a atterri en rase campagne, à 125 km au nord de la ville. Malheureusement, son équipage s’est évanoui dans la nature. Trois jours plus tard cependant, le 5 mai, les forces de l’ordre découvrent deux véhicules 4×4 et un minibus de luxe dans des conteneurs, au port de Nouadhibou. À l’intérieur se trouvent la bagatelle de 820 000 euros et une quarantaine de téléphones satellitaires, qui devaient très probablement servir à régler une livraison antérieure.
Une trentaine de personnes au total ont été entendues dans le cadre de cette affaire, dont Ch’bih Ould Cheikh Malainine, le chef d’un petit parti d’opposition, qui a participé à une réception organisée par Haïdalla junior. Mais sept personnes seulement ont, finalement, été placées en garde à vue et déférées devant la justice. Parmi elles, deux Français, débarqués à Nouadhibou à bord de leur propre hélicoptère, et un Marocain. Pris de court au début de l’affaire, Nouakchott a promis, le 7 mai, de faire « toute la lumière » sur cette affaire, affirmant que « personne ne sera au-dessus de la loi ». Pour l’instant cependant, le cerveau présumé de l’affaire, Sidi Mohamed Ould Haïdalla, court toujours.

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