Vladimir Arseniev et Andrey Maslov

Africanistes reconnus, ces deux Russes partagent la même passion pour le continent. Qui le leur rend bien.

Publié le 13 avril 2008 Lecture : 2 minutes.

Si Vladimir Arseniev est un habitué du 57 bis, rue d’Auteuil, son jeune et brillant élève, Andrey Maslov, 28 ans, poussait, lui, pour la première fois les portes du siège de notre groupe, le 19 mars. Conciliant le chaud de leur passion commune pour l’Afrique et le froid de leur pays d’origine, leur bouillonnante complicité en fait des ambassadeurs de terrain sur le continent, loin du confort tiède de leur bureau.
Membre du conseil scientifique pour les questions africaines de l’Académie des sciences de Russie, Vladimir Arseniev, 60 ans, sans doute un des seuls Russes capable de s’exprimer en bambara, la langue la plus utilisée au Mali, ne ménage pas sa peine dans la préparation de la dix-septième édition de la Conférence des africanistes de Russie, qui se tiendra à Moscou le 28 mai prochain. La table ronde sur « l’avenir des empires » en sera l’un des temps forts. « L’idée est de voir si les Britanniques, les Français, les Portugais ou les Russes peuvent lancer de nouveaux partenariats avec les pays africains en supprimant les aspects négatifs du colonialisme et en s’appuyant sur ce qu’ils ont en commun, notamment les aspects culturels et linguistiques », explique Vladimir Arseniev, chercheur et chef du Centre d’anthropologie politique et sociale du ministère russe des Affaires étrangères.

Tout aussi actif, Andrey Maslov a choisi, de son côté, la voie plus pragmatique des affaires. Fondateur de RAEx, un cabinet de consultants qui conseille les investisseurs russes en Afrique, ce jeune moscovite travaille pour la Banque du commerce extérieur russe, Gazprom et le groupe diamantaire Alrosa. Ce dernier envisagerait d’investir 800 millions de dollars sur le continent, notamment en Angola, où il possède une licence dans la prospection de pétrole et de gaz. « L’économie n’est pas une valeur en elle-même. Pour moi, explique Andrey Maslov, elle fait partie de l’interaction culturelle. »
Malgré son jeune âge, Maslov est déjà très bien introduit dans les milieux économiques et politiques russes. Au Kremlin, il assiste, depuis 2007, Alexei Vasiliev, le directeur de l’Institut des études africaines de l’Académie des sciences de Russie et le représentant personnel pour les relations avec les chefs d’État africains du président de la Fédération de Russie.
L’élève et le maître ont beau emprunter des voies différentes, l’Afrique demeure le ciment de leur relation. C’est en 1994 que Vladimir Arseniev, alors professeur de sciences humaines, initie Andrey aux mystères du continent. Deux ans plus tard, ils partent tous les deux au Mali. Là, fait rarissime pour des Blancs, surtout d’origine russe, ils sont admis dans une confrérie de chasseurs de l’ouest du pays. Et Vladimir Arseniev est devenu N’Tgi Coulibaly.

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