Méfiez-vous de la colère chinoise !
La crise au Tibet et les menaces sur les jeux Olympiques exacerbent le nationalisme chinois. Il suffirait que cette agitation se combine avec une forte inflation, une stagnation des importations et des tensions commerciales avec les États-Unis pour provoquer une tempête. Le gouvernement chinois ne tenant plus sa légitimité de l’idéologie communiste mais de sa réussite nationale, il se doit d’être à l’unisson avec le sentiment populaire. D’un autre côté, la stabilité intérieure et le maintien de bonnes relations avec l’étranger exigent que les passions nationalistes soient maîtrisées. Périlleux exercice d’équilibrisme !
Presque tous les Chinois s’indignent que des étrangers s’arrogent le droit de leur faire la leçon et multiplient les manifestations pour gâcher la fête olympique. Ils n’acceptent pas que des gens qui occupent l’Irak osent leur reprocher ce qui se passe au Darfour. Ce mécontentement s’exprime notamment sur Internet. Tout cela permet au gouvernement de rejeter sur l’étranger la responsabilité des événements du Tibet. Et de multiplier les arrestations de défenseurs des droits de l’homme.
Comment réagiront les Chinois si les J.O. se passent mal ? Contre qui la colère populaire se tournera-t-elle ? Le besoin de trouver des boucs émissaires au plus haut niveau risque d’être irrésistible. Rien de tout cela n’est inévitable. Mais l’orgueil ethnique et les ambitions contrariées sont des forces puissantes. Les Tibétains ont de bonnes raisons d’en vouloir à Pékin. Mais mélanger le Tibet avec le Darfour et les J.O., c’est agiter un chiffon rouge sous le nez d’un taureau blessé.
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