Le FMI brise un tabou

Publié le 13 avril 2008 Lecture : 2 minutes.

Après avoir chiffré le coût de la crise des subprimes (prêts immobiliers à risque) pour l’ensemble du système financier à 945 milliards de dollars, le Fonds monétaire international (FMI) a, le 9 avril, brisé un tabou. « L’économie américaine devrait connaître une légère récession en 2008 », lit-on dans le rapport sur les perspectives économiques mondiales, publié à l’occasion des assemblées de printemps du FMI et de la Banque mondiale. Chez les économistes, ce mot de récession est sur toutes les lèvres depuis déjà plusieurs mois, mais c’est la première fois qu’il est utilisé par l’institution. Le produit intérieur brut (PIB) des États-Unis ne devrait augmenter que de 0,5 % cette année et de 0,6 % en 2009, soit une baisse de, respectivement, 1 point et 1,2 point par rapport aux prévisions du mois de janvier dernier.
Dans ces conditions, la croissance mondiale ne devrait pas dépasser 3,7 % en 2008 et 3,8 % en 2009. Une prévision fondée sur un prix moyen du baril de pétrole de 95,50 dollars. La zone euro est particulièrement affectée puisque la prévision de croissance pour 2008 est retombée à 1,4 %, après un honorable taux de 2,6 % en 2007. Rejetant la thèse du découplage, le FMI estime que ce ralentissement touchera tous les continents et notamment les nations émergentes, qui, depuis plusieurs années, dopent l’économie mondiale, qu’il s’agisse de la Chine (9,3 % prévus en 2008, contre 11,4 % en 2007) ou de l’Inde (7,9 %, contre 9,2 %). Grâce à la flambée des prix des matières premières, l’Afrique résiste mieux à cette atonie et enregistre une croissance en constante progression : 5,9 % en 2006, 6,2 % en 2007 et 6,3 % en 2008. Mais le FMI a quand même été amené à réviser à la baisse ses prévisions d’augmentation pour 2008 et 2009.
Parallèlement, s’agissant des objectifs de développement en matière de nutrition, de santé et d’éducation, la Banque mondiale déplore « l’insuffisance des progrès » réalisés. Notamment en Afrique subsaharienne, qui « reste à la traîne ». « Les pays en développement doivent bénéficier d’un volume plus important d’aide extérieure », insiste Dominique Strauss-Kahn, le directeur général du FMI. À en juger par les chiffres 2007 de l’aide publique au développement (voir p. 85), on n’en prend pas le chemin.

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